La «mafia» Mistral AI commence à tisser sa toile dans l’écosystème IA. La startup française n’a beau avoir vu le jour qu’il y a deux ans, elle constitue déjà un vivier de plus en plus important d’entrepreneurs dans le secteur. Dernier exemple en date avec Théophile Gervet, un chercheur de Mistral AI qui a quitté la société d’Arthur Mensch en décembre dernier, pour créer la startup Genesis AI avec le chercheur chinois Zhou Xian, issu de l’université américaine Carnegie Mellon.

Six mois après son lancement, la société vient de boucler un tour de table de 105 millions de dollars mené par Eclipse et Khosla Ventures. Bpifrance et HSG, tout comme Xavier Niel, le fondateur d’Iliad, 42 ou encore Station F, et Eric Schmidt, l’ancien patron de Google, sont également de la partie. Cette levée d’amorçage vise à donner naissance à un nouvel acteur majeur de l’IA, mais avec un accent fort mis sur la robotique.

Des modèles d’IA pour favoriser l’envol de la robotique

En effet, Genesis AI vise à développer des modèles d’intelligence artificielle destinés à la robotique. Dans ce cadre, la société cherche notamment à construire un moteur universel de données qui mêle simulations physiques, modélisation générative multimodale et collecte de données réelles à grande échelle. Au niveau de la simulation, la jeune pousse entend s’appuyer sur une plateforme pour générer des données synthétiques, qui sont capables de simuler plus rapidement des environnements réels. Une aubaine pour entraîner de manière plus efficiente des modèles pour l’IA robotique.

Avec cette approche, l’entreprise veut bâtir l’infrastructure nécessaire à la création de robots généralistes pour automatiser toutes les tâches manuelles. «En nous appuyant sur les progrès réalisés par les modèles d’IA numérique existants, nous apportons une intelligence de niveau humain au monde physique. L’approche intégrée de Genesis ouvre la voie à une nouvelle génération de machines capables d’automatiser les tâches manuelles de façon efficace et accessible», explique Zhou Xian, co-fondateur et CEO de Genesis AI.

Entre Paris et Palo Alto

La société présente la particularité d’avoir un siège à Palo Alto, en Californie, et un siège à Paris. «Nous avons choisi de nous installer en France en raison de son vivier exceptionnel de talents dans le domaine de l'intelligence artificielle et de la robotique. Le pays réunit des ingénieurs, chercheurs et développeurs de premier plan, ce qui constitue un atout décisif pour accélérer notre développement», souligne Théophile Gervet, co-fondateur de Genesis.

Dans le domaine de l’IA physique, les États-Unis semblent néanmoins avoir une longueur d’avance avec des acteurs comme Nvidia, qui a récemment lancé un modèle de fondation dédié aux robots humanoïdes. La licorne franco-américaine Hugging Face s’est également lancée dans l’IA robotique il y a quelques mois avec le rachat de la startup bordelaise Pollen Robotics. «On pense que la robotique va avancer à pas de géants dans les prochaines années», estimait à cette occasion Thomas Wolf, co-fondateur de Hugging Face.

Dans ce contexte, les startups qui se positionnent sur ce segment d’activité se multiplient. Charge à Genesis AI de tirer son épingle du jeu. «La robotique généraliste représente une rupture majeure, dont le potentiel économique se chiffre en milliers de milliards de dollars. Genesis dispose de l’équipe, de la vision et de la stratégie pour faire émerger cette nouvelle ère», estime Charly Mwangi, Partner chez Eclipse. Nao et Pepper semblent désormais bien loin !