Les entrepreneurs aguerris le répètent souvent, choisir les bons partenaires est la clé pour développer sa startup. Et lors d’une levée, intégrer des business angels avant l’entrée de fonds de venture capital classiques s’avère être une bonne idée. Anne-Laure de Candido et Nicolas Chalons, associés dans Andragog depuis sa création en 2020, se félicitent de ce choix. La startup a réalisé un premier tour de table dans lequel Paris Business Angels (PBA) s’est engagé à hauteur de 250 000 euros sur une enveloppe de 1,1 million d’euros. « Ils ont été les premiers à nous faire confiance et nous ont permis de réunir d’autres investisseurs », assure les fondateurs.

Avec 4,3 millions d’euros levés en 2024, Paris Business Angels arrive en tête du classement des réseaux France Angels. « Nous avons près de 200 membres de tous horizons, des entrepreneurs ou des cadres dirigeants, actifs ou retraités, ainsi que de plus en plus de family offices », souligne Olivier Baroux, élu à la présidence de PBA en mai 2025, mais engagé de plus longue date dans le réseau. Convaincu de la force de l’intelligence collective, il insiste aussi sur les valeurs des business angels qu’il représente : « bienveillance et expertise ». 

Bien plus que de l’argent : un coup de pouce stratégique décisif

Une vision de l’investissement que retrouvent Anne-Laure de Candido et Nicolas Chalons : « en trois ans et demi, ils n’ont pas failli à nos côtés et ont maintenu un climat serein, une entente cordiale, constructive, qu’il y ait des hauts ou des bas. » Sur plus de 1 200 dossiers reçus chaque année, le réseau n’en finance que 10 à 15 par an pour un montant moyen compris entre 250 000 et 300 000 euros. « Nous intervenons également en refinancement pour autant de dossiers chaque année », précise Olivier Baroux. Andragog a d’ailleurs été soutenue à trois reprises par PBA pour un montant global de 1,1 million d’euros sur les 5 millions d’euros levés au total par la startup.

PBA se montre sélectif dans ses choix, du sourcing à l’instruction en passant par le pitch, mais apporte en retour une expertise précieuse aux jeunes pousses retenues. « Chaque dossier est suivi par un référent qui fait le pont entre la startup et PBA. Il a une maîtrise du dossier. » En complément, il peut solliciter le réseau pour des expertises plus pointues, comme en a bénéficié Andragog. « Nous créons des solutions de digital learning innovantes, inclusives et adaptives pour transformer les usages de la formation, avec et sans IA. L’un de nos business angels PBA qui a investi dans notre startup est un ancien dirigeant du secteur des logiciels bancaires, donc il apporte sa connaissance, son expérience pour nous éviter d’éventuels déboires », précise Anne-Laure de Candido.

Un business angel amène aussi “une part d’affect”

PBA ne se contente pas d’être un investisseur. Que l’investissement des BA soit regroupé à travers un SPV, société holding créée ad hoc pour simplifier la table de capitalisation de la startup, ou réalisé en direct dans la startup, la présence d’un membre de PBA au board, c’est un peu comme avoir un mentor ou un parrain rassurant à proximité qui tient la main de la startup en développement. « Vu l’implication, il y a sans doute une part d’affect », reconnaît Olivier Baroux.

PBA cherche évidemment la rentabilité du projet et regarde avec attention les reportings et les résultats. Mais là où les VC peuvent avoir une « approche plus financière et théorique mais complémentaire » selon la startup, les business angels ont une relation en proximité, plus engageante de par leur statut de bénévole. « C’est aussi leur propre argent qu’ils mettent sur la table », souligne Nicolas Chalons.

Prête à passer à la marche supérieure, Andragog, plus mature, prépare une nouvelle levée et affiche sa reconnaissance envers ses premiers soutiens : « Ils ont été force de proposition, nous ont guidés vers des solutions, nous ont mis en réseau, se sont montrés proactifs sur des opportunités pour nous mettre en avant… Sans eux, nous serions allés moins vite. »