Qonto veut franchir une nouvelle étape dans son développement. Dans ce cadre, la néobanque B2B annonce avoir déposé une demande de licence bancaire auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Une démarche qui doit permettre à la fintech tricolore d’élargir son offre pour mieux desservir les TPE et PME européennes, son cœur de cible. Et plus globalement, c'est une transition qui doit lui permettre de passer du statut de fintech ambitieuse à celui de véritable banque.
Jusque-là, Qonto opérait sous licence d’établissement de paiement, ce qui lui a permis de s’imposer comme une licorne majeure sur la scène fintech européenne. Mais la société dépendait de prestataires externes pour proposer des offres en matière de prêt, d’épargne et d’investissement. Par conséquent, Qonto a décidé de soumettre une demande de licence bancaire au superviseur du secteur il y a deux mois.
Même si Alexandre Prot, co-fondateur et CEO de Qonto, estime qu’il faudra «quelques années» pour obtenir le précieux sésame, la fintech se met déjà en ordre de bataille pour tirer profit des opportunités engendrées par l’obtention de l’agrément bancaire. «Nous n'attendons pas le tampon officiel pour commencer à travailler et nos nouveaux produits seront prêts à être lancés dès que nous l'obtiendrons», assure-t-il.
2 millions de clients visés en 2030
Avec une licence bancaire, Qonto pourra se lancer sur le segment du crédit long terme. Outre les prêts, la société aura la possibilité de lancer des produits d’épargne et d’investissement. Une avancée majeure pour gagner en crédibilité et s’étendre davantage en Europe. «Même si nous répondons déjà à de nombreux clients grâce à nos partenaires et notre service Pay Later (financement court terme, ndlr), l’obtention de la licence bancaire nous permettra d’aller plus loin, en toute indépendance. Cette demande s’appuie sur notre solidité financière, puisque nous avons atteint la rentabilité avec un an d’avance en 2023, et s’inscrit pleinement dans notre mission : offrir la liberté financière à 2 millions de PME et d’indépendants en Europe d’ici 2030», indique Alexandre Prot.
Pour l’heure, la néobanque B2B, qui a racheté son rival allemand Penta en 2022, revendique plus de 600 000 clients dans huit pays européens (France, Italie, Espagne, Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas et Portugal). Mais elle espère désormais en recruter 1,4 million de plus d’ici la fin de la décennie avec l’infrastructure bancaire en cours de développement en vue de l’obtention à venir de la fameuse licence auprès de l’ACPR. Mais reste désormais à voir si la fintech pourra conserver l’agilité de ses débuts tout en devenant un établissement bancaire à part entière. C’est un test de maturité grandeur nature que Qonto et ses 1 600 salariés s’apprêtent ainsi à passer dans les prochaines années.