Quadrille Capital poursuit son expansion. La société d’investissement indépendante annonce une levée de 500 millions d’euros, ventilée entre trois stratégies distinctes : 285 millions pour sa stratégie Growth (investissement en direct), 70 millions pour sa stratégie Primaire (fonds de fonds) et 150 millions pour son deuxième millésime dédié au marché secondaire. Une opération qui porte les encours à 1,8 milliard d’euros, soit un quasi-doublement en cinq ans.
Une base d’investisseurs fidèles, élargie à de nouveaux entrants
Quadrille s’appuie sur une base de LPs institutionnels et privés de long terme, majoritairement européens, qui lui restent fidèles. « 80 % des investisseurs institutionnels ayant déjà investi dans la stratégie Growth ont renouvelé leur engagement pour ce cinquième millésime », rappelle Jérôme Chevalier, CEO de Quadrille Capital. S’ils ne communiquent pas de noms, les équipes soulignent la présence de fonds de pension, de compagnies d’assurance, de family offices ou encore d’entrepreneurs.
Cet ancrage solide permet à Quadrille de convaincre dans un contexte pourtant tendu pour le capital-risque. « Notre positionnement multi-stratégies, la longévité de notre activité spécialisée depuis 25 ans dans la tech, notre présence aux États-Unis et en Europe depuis l'origine et la qualité de notre équipe sont autant d’atouts. Nous tirons aussi parti de notre track record et de la qualité de nos investisseurs », détaille le dirigeant.
Growth, Primaire et Secondaire : trois piliers complémentaires
La stratégie Growth, déployée depuis 20 ans, vise des investissements en Series B et au-delà. Un quart du nouveau fonds est déjà engagé, notamment dans Sanas (IA), Homa (gaming) ou Wisetack (fintech). « Notre rythme de déploiement est cohérent avec l’état du marché », indique Jérôme Chevalier.
La stratégie Primaire poursuit quant à elle ses investissements dans des fonds de venture et de growth de premier plan, en s’appuyant sur une méthodologie propriétaire affinée depuis deux décennies.
Enfin, la stratégie Secondaire s’impose comme un relais de croissance majeur. Quadrille a levé 150 millions d’euros pour son second millésime, plus de trois fois supérieur au premier. « Le marché secondaire est devenu, et de loin, la principale source de liquidité en venture et en growth equity. Il est encore à son point d’inflexion, puisqu’il ne représente qu’environ 4 % du marché primaire VC/Growth, là où le secondaire en buyout atteint près de 20 %. Cela montre la profondeur encore existante à capter », souligne Jérôme Chevalier. Selon lui, il y a déjà eu une accélération sur le marché secondaire tech, qui pèsera vraisemblablement autour de 25 milliards de dollars d'ici fin 2025, soit presque le triple d’il y a deux ans.
Europe, États-Unis et super cycles technologiques
Présent des deux côtés de l’Atlantique, Quadrille se veut lucide sur les dynamiques régionales. « Les États-Unis restent le leader mondial du financement de la tech. C’est essentiel d’y être présent pour capter l’évolution de l’écosystème et générer de la liquidité. L’Europe a démarré plus tard, mais a connu une explosion depuis dix ans, notamment en France grâce à Bpifrance et au dispositif Tibi. Ce qu’il nous manque désormais, c’est un vrai accès à la liquidité pour générer des distributions plus rapides et plus régulières », analyse le CEO.
Il voit par ailleurs l’investissement tech en “super cycles”. « Il y a 40 ans, c'était le Computing, il y a 20 ans la distribution avec Internet, et désormais, nous sommes entrés dans le cycle de l’IA. L’Europe n’était pas présente sur les deux premiers, mais elle a un rôle clé à jouer sur l’IA, notamment grâce à la France qui compte parmi les meilleurs ingénieurs du monde », explique Jérôme Chevalier.