Seyna attaque la dernière droite de l’année pied au plancher. Ambitieuse, la société, à l’origine d’une plateforme destinée au courtiers, annonce un tour de table de 10 millions d’euros mené par 115K, le fonds de La Banque Postale. Les investisseurs historiques, à savoir White Star Capital et Elaia, ont également remis au pot dans le cadre de cette opération. Auparavant, l’assureur tricolore avait bouclé une levée de fonds en amorçage de 14 millions d’euros en 2019, puis une série A de 33 millions d’euros en 2022.

Pour Seyna, cette opération représente un levier pour passer un nouveau cap dans son développement après avoir enregistré en 2024 un chiffre d’affaires de 91 millions d’euros. «Cette levée n’est pas un sprint temporaire, c’est une consolidation de nos efforts. Elle nous permet d’accompagner la croissance et nos investissements en technologie sans compromettre l’équilibre structurel de la compagnie. Notre ambition reste la même : construire un système qui nous permette d'absorber un nombre toujours plus grand de portefeuilles en étant le premier choix des courtiers, et d'en garantir le meilleur niveau de rentabilité», indique Stephen Leguillon, CEO de Seyna.

L’IA comme levier pour séduire les courtiers

Avec cette levée de fonds, Seyna entend se renforcer pour mettre en œuvre le plan «Horizon 2027» pour créer de meilleurs produits d’assurance sur-mesure à des prix plus avantageux. Le tout en s’appuyant évidemment sur l’intelligence artificielle pour ajouter de nouvelles briques technologiques à sa plateforme. «Nous construisons un assureur, au même titre que nos concurrents, avec les mêmes contraintes. Notre introduction de technologie et d’IA générative nous permet cependant de faire avec plus d’automatisation et de qualité le monitoring des produits, ce que d’autres assureurs font manuellement», explique Jean Nicolini, directeur financier et risques chez Seyna.

Lancée en 2018 par Philippe Mangematin, Guillaume d'Audiffret et Jean Nicolini, l’assurtech française se distingue des habituelles startups du secteur qui ont fait les gros titres dans la tech française, comme Luko et Leocare, avec un positionnement B2C. Pour rappel, Seyna a pris le parti de distribuer ses produits en marque blanche. Au total, ce sont plus de 120 produits qui sont gérés aujourd’hui par la société dirigée par Stephen Leguillon.

Avec son positionnement, la société a convaincu une centaine d’acteurs, à l’image de Verspieren, Meetch, Verlingue ou encore Dalma, qui utilisent Seyna pour protéger près de deux millions d'assurés en Europe (France, Espagne, Allemagne, Pologne…). L'assurtech envisage de se renforcer à l'international, en s'alliant avec des acteurs locaux en Espagne et en Allemagne. En 2025, elle pourrait atteindre les 124 millions d'euros de revenus.