Pour Nicolas Dufourcq, c'est un grand non pour la taxe Zucman ! Le patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une telle mesure, évoquant un «truc absurde», et «une histoire de jalousie à la française».

Nicolas Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2 % de celle-ci, était «un truc complètement absurde», mais qui selon lui «n'arrivera pas». Mais «ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3 ? Pourquoi pas 4 ? C'est invraisemblable !», a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils «paieraient tous en papier (en actions, ndlr) leurs 2 %», Nicolas Dufourcq a observé : «C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier. Donc demain j'aurai 2 % du capital de LVMH, dans 20 ans 20 %, 20 % du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, ndlr), 20 % du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France ?!» «Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2 % de leur fortune.»

«Une pure histoire de jalousie à la française»

Il a observé que «si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie», mais qu'après «il n'y a plus d'Arnault». «Il n'y a pas de trésor caché», a estimé Nicolas Dufourcq, qui pense que cette taxe «n'arrivera jamais», et n'est évoquée que «pour hystériser le débat» politique. Pour lui, il s'agit «d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble», rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel : «c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues.»

«Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles», a-t-il remarqué, «c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui». Mais il y a aussi «beaucoup de Français qui passent en notes de frais leurs dépenses personnelles», a-t-il observé. «Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restos», pour se les faire rembourser.