Pour mettre au point des innovations de rupture, il faut du temps et de l’argent. Pour adresser ce dernier point, Supernova Invest annonce le lancement du fonds Supernova Tech Scale II (STSII) pour adresser le segment du financement late-stage des deeptechs européennes. Pour ce nouveau véhicule, la structure tricolore, spin-off du CEA dédiée à l’investissement dans la deeptech, vise un closing final à 300 millions d’euros.
Au travers de ce nouveau fonds, Supernova Invest entend investir dans des secteurs clés, comme la santé, le climat, l’agriculture, les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle ou encore la microélectronique. Autant de secteurs où le fonds français estime qu’il est crucial d’être présent sur le financement late-stage alors qu’il observe que plus de 3 000 deeptechs européennes ont bouclé au moins un tour de table ces cinq dernières années et que celles-ci s’apprêtent donc à se diriger vers des séries B et C. «Le late-stage est aujourd’hui la phase du cycle d’investissement où la demande des entreprises est la plus forte et l’offre la plus faible, alors que c’est précisément à ce stade que les leaders mondiaux se bâtissent», souligne Supernova Invest.
«L’Europe manque de capitaux et de vitesse»
Par conséquent, le fonds STSII doit permettre d’injecter des tickets d’une quinzaine de millions d’euros dans les pépites les plus prometteuses de la deeptech européennes. Une manière de prolonger ce qui a d’ores et déjà été entrepris par le premier fonds late-stage de Supernova Invest. Ce dernier a permis notamment de soutenir des sociétés comme Loft Orbital, Alice & Bob (quantique) ou encore Anybotics. A ce jour, Supernova Invest indique avoir permis aux sociétés late-stage de son portefeuille de lever 2 milliards d’euros.
A l’heure où le marasme économique plombe le moral des décideurs en Europe, Supernova Invest estime cependant que ce n’est surtout pas le moment de ralentir, notamment dans une période où les États-Unis et la Chine, dans des secteurs comme l’IA, ne cessent d’accélérer. «La deeptech est devenue le champ de bataille silencieux de la nouvelle puissance économique. L’Europe ne manque ni de chercheurs, ni d’entrepreneurs, elle manque de capitaux et de vitesse. Ce vivier exceptionnel de scaleups technologiques doit être accompagné de manière ambitieuse afin d’aller chercher des positions de leaders mondiaux», indique Pierre-Emmanuel Struyven, Managing Partner de Supernova Invest.
C’est donc l’objectif de ce nouveau fonds de 300 millions d’euros, surtout qu’Emmanuel Macron avait estimé lors des dix ans de la French Tech en 2023 que «la priorité était d’accélérer sur les innovations de rupture». Dans ce sens, l’exécutif avait notamment fixé pour objectif la création de 500 jeunes pousses par an dans la deeptech d’ici 2030. Reste désormais à les conserver dans le giron européen quand elles se dirigent vers le segment late-stage.