Depuis sa création en 2020, DJUST s’est imposée comme l’un des précurseurs de la modernisation des plateformes de commandes B2B. Fondée par Arnaud Rihiant, ancien membre fondateur de Mirakl, et Eric Gaudin, la startup équipe aujourd’hui une cinquantaine de clients, d’Eiffage à Franprix, en passant par des indépendants. Elle gère déjà 1,5 milliard d’euros de volumes de commandes annuels, un chiffre qu’elle ambitionne de doubler d’ici 2026.

Après une série A de 12 millions d’euros en 2023, la jeune pousse annonce aujourd’hui une extension de 7 millions d’euros, soutenue par ses investisseurs historiques New Enterprise Associates et Elaia Partners, rejoints par le fonds européen Speedinvest. Avec cette nouvelle étape de financement, DJUST veut franchir un cap : devenir le champion européen du commerce B2B digital, en intégrant l’IA au cœur de ses solutions.

Croissance maîtrisée, financement ciblé

La startup gère aujourd’hui près de 1,5 milliard d’euros de volumes de commandes par an pour une cinquantaine de clients. « L’an prochain, nous devrions atteindre les 3 milliards d’euros de commande », projette Arnaud Rihiant. La société vise également à doubler son portefeuille et à dépasser la centaine de clients, en France comme à l’international.

DJUST ne communique pas de chiffres précis, mais revendique déjà « plusieurs millions d’euros » de revenus récurrents annuels. L’entreprise mise sur la croissance organique de son portefeuille et l’augmentation des volumes traités pour renforcer sa rentabilité. « On préfère avancer par étapes, valider des jalons plus petits et lever au besoin. Cela permet d’utiliser les fonds à bon escient et d’adapter notre trajectoire à la maturité du marché », souligne Arnaud Rihiant.

Les fonds seront affectés à trois axes : l’accélération de la R&D, le recrutement de profils seniors et le développement commercial hors de France. Déjà présente au Benelux, DJUST prépare désormais une offensive sur le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Nordics. 

L’IA agentique, nouvelle ère du commerce B2B

Au-delà de l’expansion, cette levée doit propulser DJUST dans une nouvelle dimension : “l’agentic commerce”. Derrière ce terme, une promesse concrète : transformer n’importe quelle interaction client en commande automatisée grâce à l’intelligence artificielle.

Les premiers cas d’usage IA sont déjà en production. DJUST propose désormais des modules capables de traiter directement les emails entrants d’une entreprise pour les transformer en devis ou en commandes (“mail-to-quote”, “mail-to-order”). L’équipe travaille aussi sur une fonctionnalité de “voice-to-order”, où une simple commande passée par téléphone serait automatiquement gérée par la machine. 

« Pour notre premier pilote, il y a trois ans, nous avions travaillé sur ChatGPT-1. Il nous a fallu six mois et cinq développeurs pour arriver à un résultat qui n’était pas commercialisable. Aujourd’hui, avec GPT-5, nous avons pu sortir en deux mois une version mille fois plus puissante », confie Arnaud Rihiant.

Autre nouveauté stratégique : DJUST Pay, un module de paiement intégré conçu pour le B2B. Il permet aux entreprises d’aller au-delà de la simple digitalisation des ventes, en couvrant également la phase du règlement, dans l’objectif de simplifier l’expérience client tout en créant de la valeur financière pour les entreprises. « Les utilisateurs finaux conservent leurs habitudes, mais derrière, tout est automatisé. C’est une révolution », se réjouit le CEO. « Dans cette nouvelle ère du e-commerce B2B, notre ambition est claire : devenir l’acteur de référence européen », conclut-il