Secteur parmi les plus bouleversés par l’intelligence artificielle et d’autres technologies, la santé attire les entrepreneurs et les investisseurs. Nouvelle illustration avec Lauxera Capital Partners qui annonce avoir passé le cap des 400 millions d’euros levés pour son fonds Lauxera Growth II. En décembre dernier, ce véhicule d’investissement avait bénéficié d’un premier closing à 300 millions d’euros.
Avec cette enveloppe étoffée, Lauxera entend continuer à miser sur les pépites européennes de la healthtech pour les accompagner dans leur envol à l’international, notamment aux États-Unis. «Nous voulons construire des ponts entre les deux rives de l’Atlantique pour faire émerger des solutions de santé utiles, solides, et dont la croissance a atteint un point d’inflexion. Notre implantation transatlantique et la diversité de notre équipe nous donnent les moyens d’accélérer leur croissance, en particulier sur le marché américain», estime Pierre Moustial, le PDG de Lauxera, structure d’investissement qui dispose de bureaux à Paris et San Francisco.
Des tickets compris entre 20 et 50 millions d’euros
Le fonds Lauxera Growth II, labellisé Tibi, vise avant tout à soutenir des sociétés, déjà rentables ou proches de l’équilibre, jouissant d’une preuve de concept avérée, d’une traction commerciale éprouvée et d’un impact déjà mesurable. Dans ce cadre, les dispositifs médicaux, les données de santé, les logiciels et la médecine de précision sont les principaux domaines d’investissement ciblés par ce véhicule d’investissement.
Pour soutenir les startups les plus prometteuses du Vieux Continent dans le domaine de la santé, Lauxera a décidé d’injecter des tickets compris entre 20 et 50 millions d’euros. Avec le fonds Growth II, deux opérations ont d’ores et déjà été réalisées : Acandis, société allemande qui développe des dispositifs neurovasculaires innovants pour traiter AVC et anévrismes, et Antaros Medical, entreprise suédoise qui combine imagerie avancée et IA pour améliorer les essais cliniques portant sur les maladies métaboliques, l’obésité et l’immunologie. Depuis sa création en 2020, Lauxera a soutenu 13 entreprises de la healthtech générant autour de 10 millions de chiffres d’affaires dans des séries C, D ou E.
L’Europe loin derrière les États-Unis
Avec Lauxera Growth II, l’enjeu est de surfer sur la donne dynamique du secteur, qui a capté 38 milliards d’euros au niveau mondial l’an passé, soit un bond de 58 % par rapport à 2023, souligne le cabinet EY. Sur le marché de la healthtech, les États-Unis font la course en tête (24,9 milliards d’euros), loin devant l’Europe (14,7 milliards d’euros).
Sur le Vieux Continent, la France a vu les startups du secteur lever 2,6 milliards d’euros en 2024 malgré une baisse de 8 % du financement en capital-risque. Néanmoins, l’écosystème hexagonal peut compter sur des structures comme PariSanté Campus dans la capitale ou Station S à Nantes pour amplifier la dynamique et ainsi faire naître des champions de la santé connectée dépassant les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.