Bene Bono a finalement trouvé un repreneur. En effet, la société, qui avait été placée en redressement judiciaire cet été, s’apprête à être reprise par Quitoque. Le tribunal de commerce de Paris a en effet retenu vendredi dernier l’offre (avec une enveloppe de 50 000 euros, complétée par l’apport d’un million d’euros en compte courant, d’après L’Informé) de cette société spécialisée dans la livraison de box repas à cuisiner, qui a évolué dans le giron de Carrefour pendant quelques années, selon Les Échos. La Fourche, Crowdfarming, ou encore PimpUp et Willy Antigaspi, qui avaient déposé une offre conjointe, étaient également sur les rangs.

Dans le cadre de cette reprise par Quitoque, 40 des 74 postes de Bene Bono vont être conservés. Quant aux trois fondateurs, Grégoire Carlier, Sven Ripoche et Claire Laurent, ils vont assurer la transition avec Quitoque avant de quitter leurs fonctions. C’est Laure Lapostolle, actuelle directrice adjointe de Quitoque, qui dirigera désormais l’activité de la jeune pousse dont la marque perdurera, indique le quotidien économique.

Des comptes dans le rouge malgré une bonne croissance

Pour Quitoque, qui a quitté l’environnement de Carrefour en 2023 pour celui du fonds Terence Capital, c’est une occasion d’élargir son périmètre d’activité à moindres coûts. Et pour cause, Bene Bono lui permet de s’offrir un service de livraison de produits bio non conformes aux canons de la grande distribution, une activité complémentaire à ses box repas à cuisiner.

Avec son approche, Bene Bono avait séduit de nombreux Français en quête d’économies ces dernières années alors que la période actuelle de forte inflation asphyxie leur pouvoir d’achat. Ainsi, malgré des revenus qui ont bondi de 75 % en 2024, à 14 millions d’euros, la startup a perdu 10 millions d’euros durant l’année écoulée.

Retour à l’équilibre fin 2026 ?

Pour maintenir sa dynamique de croissance, Bene Bono avait bouclé un tour de table de 10 millions d’euros en mars 2024. Soit l’exact montant de ses pertes l’an passé, ce qui avait conduit l’entreprise à se mettre en quête de nouveaux investisseurs pour effectuer une nouvelle levée de fonds ces derniers mois. Mais cette dernière n’ayant pas été bouclée, le tribunal de commerce de Paris avait placé cet été la jeune pousse en redressement judiciaire.

Pour redonner des couleurs à Bene Bono, Quitoque prévoit d’investir un million d’euros pour revenir à l’équilibre d’ici un an, précise Les Échos. Lui-même dans le rouge depuis plusieurs années, le repreneur de Bene Bono espère renouer avec la rentabilité cette année.

Mais pour les acteurs de la foodtech, il n’est pas facile de trouver la bonne recette économique sur un marché où les coûts d’acquisition sont très élevés. Avec l’offre anti-gaspi de Bene Bono, Quitoque espère ainsi tirer son épingle du jeu sur un marché où la startup tricolore doit notamment faire face à la concurrence frontale de l’entreprise HelloFresh sur son cœur de métier.