Déjà une décennie au compteur pour Stuart. Qu’elle est loin l’image du petit acteur qui voulait révolutionner la livraison du dernier kilomètre dans les villes. En effet, la société s’est bien développée, même si son histoire a été loin d’être un long fleuve tranquille. Dix ans et une pandémie plus tard, un bilan s’impose.

Stuart a vu le jour en 2015 sous l’impulsion de Benjamin Chemla et Clément Benoît. Le concept était simple : appliquer la recette d’Uber à la livraison urbaine. Autrement dit, la startup a mis au point une plateforme pour mettre en relation des commerces avec un réseau de coursiers indépendants géolocalisés pour effectuer des livraisons express. «Il y a dix ans, nous avons lancé Stuart avec la conviction que la livraison du dernier kilomètre devrait être plus rapide, plus flexible et plus responsable. Aujourd'hui, nous sommes fiers d’avoir contribué à façonner un marché qui n’a cessé de se transformer. Mais notre travail ne s’arrête pas là. Nous avons des ambitions encore plus grandes pour les dix prochaines années», se réjouit Cornelia Raportaru, aux manettes de Stuart depuis mars 2023. Cette dernière a succédé à Damien Bon, qui a été CEO de Stuart de 2017 à 2023.

Dans le giron de La Poste de 2017 à 2023

Avec son approche, la pépite tricolore est rapidement entrée dans le radar des acteurs de la logistique. Et c’est finalement La Poste qui, en 2017, a mis la main sur Stuart avec sa filiale Geopost, spécialisée dans la livraison de colis à l’international, pour accentuer la diversification du groupe. L’aventure au sein de ce dernier, marquée par la pandémie de Covid-19 durant laquelle Stuart aura mis en place un service de livraison à domicile pour les pharmacies et les petits commerçants, durera jusqu’en septembre 2023.

Il y a deux ans, La Poste a en effet cédé Stuart à la société d’investissement allemande Mutares, invoquant des difficultés pour intégrer la startup dans son modèle opérationnel. Mais alors que l’heure est venue de souffler sa 10e bougie, la société dévoile des chiffres impressionnants sur son activité : 212 millions de livraisons réalisées et plus de 455 millions de kilomètres, soit l’équivalent de plus de 11 000 fois le tour de la Terre, pour connecter 109 000 entreprises à 169 000 coursiers à travers l’Europe.

«Définir le futur de la logistique urbaine» durant la prochaine décennie

Désormais, Stuart, qui aura été accusé de travail dissimulé en 2022 avant finalement d'être relaxé (la société a tout de même écopé d’une amende pour prêt de main-d’œuvre illicite, aborde la nouvelle décennie qui s’ouvre avec ambition. «Dans les dix prochaines années, nous continuerons à évoluer avec l’objectif de définir le futur de la logistique urbaine. La technologie et la durabilité seront au cœur de nos priorités pour offrir des solutions toujours plus performantes et accessibles à toutes les entreprises, des plus grandes aux plus petites», indique Cornelia Raportaru.

Dans l’Hexagone, la dirigeante pourra s’appuyer sur Serge Kaldany, qui a été nommé à la tête de l’antenne tricolore en début d’année. A ce jour, Stuart revendique une présence dans plus de 150 villes en France, au Royaume-Uni, et en Pologne. Sur le marché tricolore, la startup est implantée dans une cinquantaine de villes où elle accompagne plus de 50 000 commerces indépendants.