Chez Next and Go, le CEO David Seguin est un ancien de chez Hertz. Il a créé sa startup (solution de location de véhicules d’entreprise) en se plaçant en intermédiaire : il propose un accompagnement sur-mesure, façon conciergerie, aux professionnels de l’audiovisuel, du cinéma et du sport et Corporate. Depuis 2015, il travaille avec des loueurs comme Europcar et propose à ses clients un service de location courte et moyenne durée (30 000 contrats par an).
« Nous centralisons tout l’aspect opérationnel et administratif, explique-t-il, nous faisons en sorte que le véhicule souhaité soit toujours disponible au moment voulu. Et dans ce cadre, nous avons tendance à promouvoir la mobilité décarbonée. Nous-mêmes avons choisi, pour nos quinze collaborateurs, des voitures hybrides rechargeables. Quant à moi, je roule en scooter électrique ! »
L’électrique coûte moins cher
Dans quels cas un entrepreneur devrait-il, selon lui, opter pour un véhicule électrique ? Ce n’est pas le nombre de collaborateurs à équiper qui compte, répond-il, mais bien l’usage qu’ils font de leur voiture. « Si vous roulez beaucoup en province, dans des zones reculées, il reste bien sûr des contraintes objectives. » Mais dans les grandes villes, c’est l’inverse, sans parler de celles qui offrent le stationnement aux conducteurs : c’est le cas à Paris pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables de moins de deux tonnes.
La volonté de moins polluer est-elle l'argument décisif ? En partie oui mais c’est l’argument économique, selon David Seguin. « Un patron peut très bien être éco-conscient, mais ce qui va l’intéresser avant tout, c’est le coût de l’opération, car les déplacements constituent un centre de coûts important. Il s’agit donc de réduire la facture, ou du moins de ne pas la faire monter. Or, un déplacement en électrique, ne serait-ce que sur le prix de l’énergie, coûte jusqu’à trois fois moins cher que le thermique. »
Chez Europcar, Mathieu Galippe, directeur commercial France, évoque une prise de conscience plus vive des entreprises, grâce à une réglementation fiscale favorable : « Il existe à la fois des malus sur les thermiques et de nouveaux avantages en faveur des voitures de fonction hybrides ou électriques. La différence de coût peut atteindre les 70%. »
Un basculement lent, mais irréversible
Mathieu Galippe explique combien le marché de l’électrique est ambivalent. « Depuis deux ans, le nombre de bornes a presque doublé ; nous étions encore sous la barre des 50 000 bornes en 2023. C’est un premier obstacle important qui a été levé. Il reste celui de la prise en main d’une voiture à laquelle les utilisateurs de véhicules thermiques ne sont pas habitués. En tant que loueur, nous avons fait le pari de nous équiper largement en électrique : près de 8% de notre flotte française. Mais les usages n’évoluent que très lentement et beaucoup de clients, une fois en agence, reviennent en arrière et demandent du thermique. Nous ne constatons pas encore d’envolée, mais bien une prise de conscience progressive. »
En septembre dernier, Charge France s’appuyait sur une étude du BCG pour indiquer qu’au premier semestre 2025, « les ventes de véhicules 100 % électriques ont progressé en Europe de 24 % par rapport à la même période de 2024. Et 65 % des véhicules électriques vendus au premier semestre l’ont été par des constructeurs européens. C’était seulement 59 % il y a un an. » En France, les ventes sont à la peine, mais restent en hausse.
Du vert et de la techno
Il serait dommage d’oublier l’argument « vert » : une voiture électrique émet trois fois moins de CO2 qu’un véhicule thermique en Europe, et jusqu’à neuf fois moins en France, grâce à son mix électrique décarboné (étude BCG). Enfin, les voitures électriques, poussées par la réglementation européenne, incarnent en grande partie le progrès technologique et bénéficient donc de toutes les options possibles.
« Pour la location de courte et moyenne durée, entre une journée et deux ans, je recommande aux entrepreneurs d’étudier l’option électrique, conclut Mathieu Galippe. Les outils de réservation à distance intègrent désormais jusqu’aux options de recharge et la crainte de manquer d’autonomie ne tient plus. » Next and Go propose ainsi des cartes de l’opérateur « Charge Maps » aux conducteurs pour faciliter l’acte de rechargement des voitures via une application et un très large réseau de bornes. A noter que cela simplifie le parcours administratif, plus de notes de frais mais une refacturation centralisée et détaillée.