Faire la jonction entre le monde bancaire et celui des cryptomonnaies, c’est l’objectif de Deblock. La fintech tricolore, qui s’appuie sur la blockchain dans cette perspective, annonce un tour de table de 30 millions d’euros mené par SpeedInvest, Commerzbank et Latitude. Les fonds Shapers, Headline, Hoxton et Chalfen Ventures ont également participé à l’opération. Celle-ci intervient après des levées de fonds de 12 millions d'euros en 2022 et 14 millions en 2024.
Fondée en 2022 par Aaron Beck, Adriana Restrepo, Jean Meyer et Mario Eguiluz, des anciens cadres de Revolut et Ledger, la société a vu le jour pour proposer un compte courant doté d’un IBAN français et associé à un véritable portefeuille de cryptomonnaies auto-géré. En effet, Deblock ne détient pas les cryptomonnaies. Celles-ci sont conservées dans un portefeuille contrôlé par le client. De son côté, l’entreprise s’occupe de vérifier la provenance des fonds inscrits sur la blockchain.
1 million d’utilisateurs visés d’ici 6 mois
Lancée en France en avril 2024, Deblock revendique plus de 300 000 clients, dont 100 000 utilisateurs actifs mensuels. Pour opérer, la fintech dispose d’un agrément d’établissement de monnaie électronique auprès de l'ACPR, ainsi que d'un agrément PSAN (prestataire de services sur actifs numériques)) auprès de l'AMF. Elle a également décroché cette année une licence MiCA, devenant au passage le tout premier PSAN français à obtenir ce sésame pour proposer ses services dans toute l’Union européenne. Cette certification va ainsi permettre à Deblock de déployer ses ailes en Allemagne et en Autriche en 2026.
Outre son expansion européenne, la société tricolore veut s’appuie sur sa levée de fonds pour lancer de nouveaux produits, toujours dans l’optique de faire le lien entre le monde bancaire traditionnel et l’univers des cryptomonnaies. Ce dernier a le vent en poupe dans l’Hexagone, dans la mesure où 10 % des Français (soit environ 5,5 millions de personnes) assurent désormais posséder des cryptomonnaies en 2024, selon une étude menée par Ipsos et Deloitte pour l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan). Ces 5,5 millions de personnes détiendraient entre 21,4 et 26,2 milliards d’euros de monnaies virtuelles.
Dans ce contexte, Deblock prévoit également d’accélérer son développement commercial. «Cette levée de fonds valide notre vision : la banque de demain sera aussi on-chain, ou ne sera pas ! Depuis notre lancement, nous prouvons qu'il est possible d'allier la sécurité d'un compte régulé à la puissance et à la transparence de la finance décentralisée. Les utilisateurs ne veulent plus choisir entre leur banque et leurs cryptos, ils veulent les deux, au même endroit, simplement», estime Jean Meyer, co-fondateur et CEO de Deblock, auparavant responsable des cryptomonnaies chez Revout. La fintech française se fixe pour objectif d’atteindre le million d'utilisateurs d’ici six mois.