Doctolib s’offre un partenaire de prestige en cette fin d’année. Et pour cause, il s’agit de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria). Ensemble, l’entreprise et l’institution scientifique entendent mutualiser leurs compétences pour faire progresser l’intelligence artificielle dans la santé.
Concrètement, Doctolib et l’Inria s’allient pour faire émerger des modèles d'IA cliniques. Dans ce cadre, les deux entités vont constituer une équipe de recherche commune réunissant doctorants, post-doc et ingénieurs de recherche. Leur tâche sera d’aboutir à des modèles d’IA capables de comprendre, de raisonner et d’accompagner les soignants et les patients dans la gestion de leur santé.
L’optimisation du parcours de soins des patients et l’amélioration des diagnostics dans le viseur
Ainsi, cette «task force» devra s’atteler à créer des modèles qui conseillent les médecins et patients de manière fiable et vérifiable, tout en respectant les valeurs éthiques européennes (protection des données, transparence, respect du patient…). Non seulement, ces modèles devront véritablement comprendre les liens de cause à effet en croisant les symptômes, l'historique médical, le contexte de vie de chaque personne, et les connaissances médicales pour évaluer l’état de santé le plus probable à l’heure actuelle et prédire son évolution, de manière à recommander les meilleures actions (dépistages, vaccins, changements de mode de vie…) personnalisées pour chaque individu. Mais le défi sera d’éviter d’avoir des «boîtes noires» (qui brillent par leur opacité) et garantir que chaque recommandation puisse être expliquée et vérifiée médicalement.
Dans un premier temps, l’équipe commune de recherche entre Doctolib et l’Inria va se concentrer sur deux axes majeurs : l’optimisation du parcours de soins des patients, avec le développement d’un modèle génératif permettant de recommander des séquences optimales d'actions cliniques à partir de l’historique du parcours de soin des patients, et l’amélioration des diagnostics, en s’appuyant sur l’IA pour formuler des hypothèses de diagnostics aux soignants et afficher un niveau de confiance sur ces résultats.
Doctolib accélère dans l’IA
Avec ce projet commun, c’est donc un partenariat public-privé d’un nouveau genre qui émerge pour mieux exploiter le potentiel de l’IA dans le secteur de la santé. «Pour construire les systèmes d’intelligence artificielle les plus souverains, compétitifs, sûrs et fiables dans ce domaine, il nous paraissait essentiel de s’associer à l’expertise d’instituts de recherche de référence mondiale comme l’Inria. C’est selon nous la clé pour tirer le maximum de l’IA, au service des soignants et de la santé de tous», estime Nacim Rahal, directeur du pôle IA de Doctolib.
En matière d’IA, Stanislas Niox-Chateau, le patron de Doctolib, a aussi récemment annoncé le lancement d’un assistant à destination des patients. Ce nouvel outil s’adressera d'abord aux parents d'enfants de moins de 4 ans, qui doivent passer au moins quatorze examens médicaux durant les trois premières années de leur vie.
Pour rappel, Stanislas Niox-Chateau a assuré fin octobre que la société était enfin rentable 12 ans après sa création. En 2024, la licorne française, qui était valorisée à 5,8 milliards d’euros en 2022, a engrangé 348 millions d’euros de revenus annuels récurrents, en progression de 22,5 % sur un an, pour un Ebitda qui est ressorti avec un déficit de 53,8 millions d’euros. Doctolib assure toucher 400 000 soignants et 80 millions de patients à travers l’Europe, dont 50 millions en France.