Brevo veut se donner les moyens de passer la vitesse supérieure. Dans cette perspective, la startup française Brevo (ex-Sendinblue) annonce avoir bouclé un financement d’un demi-milliard d’euros en secondaire. A cette occasion, le fonds américain General Atlantic et le fonds britannique Oakley Capital deviennent actionnaires de la société avec 25 % du capital chacun. Néanmoins, ce sont le management et les salariés qui deviennent le premier actionnaire de Brevo, à hauteur de 26 %, à l'issue de cette opération.
Au capital de l’entreprise tricolore, on retrouve également Bpifrance et Bridgepoint, qui réaffirme son soutien à Brevo dans le cadre de cette opération au travers de son véhicule «Bridgepoint Development Capital V», un fonds dédié aux PME à forte croissance en Europe. Cette opération signe la sortie de Partech, qui soutenait Brevo depuis 2017, du capital de la société. Pour rappel, la société est rentable depuis 2023 mais continue d’investir pour ne pas se faire distancer par la concurrence.
100 millions d’euros pour accélérer aux États-Unis
Dans le cadre de ce financement XXL, Brevo annonce que sa valorisation dépasse désormais le milliard de dollars, ce qui lui permet d’intégrer le cercle des licornes. En parallèle, la société a débloqué une enveloppe de 200 millions d’euros en dette pour financer sa croissance externe. Depuis sa création, Brevo a procédé à 11 acquisitions, comme MeetFox, Model, Octolis, Wonderpush ou encore Captain Wallet, et la société n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. «Il y a des géographies sur lesquelles on doit encore progresser, comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. Lever de la dette va nous permettre d’attaquer ces pays», indique Armand Thiberge, fondateur et CEO de Brevo.
Parmi les marchés ciblés, la société, qui compte un millier de salariés dans le monde, met un point d’honneur à accélérer la cadence aux États-Unis, un pays qui représente 15 % de son activité. «Le fonds General Atlantic va être un bel atout pour nous aider sur le marché américain», se réjouit Armand Thiberge. Un nouveau Chief Revenue Officer basé à Boston a également été recruté pour piloter la croissance sur le marché américain.
Pour passer la vitesse supérieure outre-Atlantique, Brevo prévoit d’investir 100 millions d’euros d’ici 2030. C’est également l’horizon fixé par l’entreprise pour atteindre le milliard d’euros de revenus. En attendant de franchir ce cap vertigineux, Brevo assure avoir dépassé en octobre la barre des 200 millions d’euros de revenus annuels récurrents (ARR), avec un Ebitda positif de 30 millions d’euros. La société revendique 600 000 entreprises clientes, dont eBay, H&M, Louis Vuitton ou encore Carrefour.
50 millions pour l’IA
Outre le marché américain, Brevo veut aussi mettre l’accent sur l’intelligence artificielle pour mieux s’armer face à la concurrence. En début d’année, la société avait ainsi annoncé son intention de déployer 50 millions d’euros au cours des cinq prochaines années pour monter en puissance dans l’IA.
Dans ce cadre, la société, qui s’est dotée d’un nouveau siège dans le 17e arrondissement de Paris, a ouvert dans la capitale le «Brevo AI Lab», une structure pour accélérer le développement des agents IA «permettant aux clients d’entrer dans l’ère de l’ultra personnalisation du marketing», selon Armand Thiberge. Ce laboratoire a d’ores et déjà permis de donner naissance à des agents marketing, commerciaux et conversationnels, ainsi qu’à un connecteur MCP (Model Complex Protocol), qui relie la plateforme client de Brevo aux assistants IA et aux applications tels que Claude, ChatGPT ou Le Chat de Mistral AI. De premières évolutions pour tirer profit de la révolution de l’IA qui n’a pas fini de bouleverser l’engagement client.