Des investisseurs institutionnels, déjà présents aux tours précédents, remettent au pot à l’occasion de cette campagne sur Sowefund, qui vise à lever 1,5 million d’euros dont jusqu’à 500 000 euros en financement participatif. Et pour cause : les solutions développées par la startup apportent aujourd’hui des résultats probants aux viticulteurs qui, entre durcissement réglementaire, pression sociétale et dérèglement climatique, sont de plus en plus nombreux à voir leur modèle économique fragilisé. 

Des solutions sorties tout droit de l’imaginaire de Patrick Delmarre, cofondateur de Viti-Tunnel, comme le raconte le directeur général : « À son retour de sept ans autour du monde, Patrick, ex-président de la société Touzan - spécialisée dans la distribution de produits phytosanitaires et le conseil - découvre l’évolution de la réglementation du secteur et  l’ampleur de la crise chez les viticulteurs : des distances de sécurité toujours plus strictes, de plus en plus de produits interdits, plus aucune solution opérationnelle pour continuer à produire», rappelle Christophe Marange, directeur général et cofondateur de Viti-Tunnel. Des freins réglementaires auxquels s’ajoutent la multiplication des épisodes de mildiou, de black-rot et d’excoriose tout comme les gels tardifs, la grêle ou les coups de chaud, venant  chaque année ou presque  ruiner de plus en plus de récoltes en seulement quelques heures. 

Des tunnels de protections pour se passer des traitements


En partant de ce postulat, Patrick Delmarre décide en 2016 de passer “de l’autre côté de la force”  et imagine  un dispositif de protection physique de la vigne inspiré des serres à tomates. Il dépose un premier brevet et s’associe pour créer MO.DEL, la société qui porte aujourd’hui la solution Viti-Tunnel. “L’idée de départ était simple : si l’on empêche la pluie d’agir mécaniquement sur le végétal, on doit pouvoir couper plus de 90% des traitements contre les principales maladies de la vigne”, résume Christophe Marange, Directeur Général.​​

Arrivé en 2019, ce dernier pilote une preuve de concept de grande envergure sur 12 propriétés en Gironde, sous la supervision scientifique de l’Institut Français de la Vigne et du Vin. Pendant cinq ans, sur des rangs de vigne couverts par le dispositif - qui sera ensuite baptisé Viti-Tunnel Smart Protect - et comparés à des rangs traités classiquement, les équipes observent une suppression de plus de 90% des traitements cupriques et de synthèse contre le mildiou - une maladie de la vigne qui représente à elle seule près de 80% des traitements, mais aussi contre le black-rot et l’excoriose, tout en maintenant un niveau de protection équivalent, voire supérieur, aux itinéraires conventionnels. « Exit les produits à base de cuivre sur les rangs équipés. Cette preuve de concept a aussi démontré que le dispositif protège les vignes du gel jusqu’à –3 °C et d’épisodes de grêle avec des grêlons pouvant atteindre la taille d’une balle de golf : pour les viticulteurs, l’impact environnemental est considérable », insiste Christophe Marange.​​

De cette R&D sont nés trois produits complémentaires. Viti-Tunnel SMART Protect, le dispositif automatisé qui se déploie en moins d’une minute dès qu’un épisode pluvieux ou climatique est détecté, permet de supprimer les traitements contre les maladies dites “pluvio-dépendantes”. Viti-Tunnel Essential Protect, à ouverture manuelle, vise à optimiser les traitements en évitant leur lessivage, tout en protégeant également des gels modérés, de la grêle et des coups de chaud. Enfin, Viti-Tunnel TNT Protect est un outil d’aide à la décision qui isole certains rangs des traitements pour observer le développement naturel des maladies et ajuster les programmes phytosanitaires. “Le TNT existait de façon artisanale dans les propriétés, on l’a simplement industrialisé pour rendre la pratique fiable et sécurisée”, décrit le dirigeant.​​

Des fonds spécialistes rapidement intéressés 

Fort des résultats d’expérimentation, Viti-Tunnel enclenche en 2023 une première levée de 2 millions d’euros via le fonds Vitirev Innovation, géré par Demeter, afin d’industrialiser sa solution et préparer la phase commerciale. Ce financement, complété par des fonds propres et des subventions, permet de finaliser la version industrialisable du dispositif et de structurer les premières capacités de production. “L’objectif de cette première levée, c’était d’arriver avec un produit commercialisable, éprouvé au vignoble et industrialisable, on y est”, résume Christophe Marange.​​

Le salon Vinitech-Sifel à Bordeaux a été témoin des premières ventes et la startup équipe désormais 6,5 km de vignes. Après avoir réalisé 400 000 euros de chiffre d'affaires depuis  2024 et signé plus d’une dizaine de clients, principalement sur des vins à forte valorisation, Viti-Tunnel vise 1,4 million d’euros de revenus sur l’année 2025, un point d’équilibre autour de 3,5 millions d’euros en 2028 pour l’équipement de 1 000 hectares de vignes. “Le marché adressable est immense : rien qu’en France, environ 170 000 hectares de vignes sont déjà confrontés à des contraintes réglementaires, et nous commençons à recevoir des demandes dans la pomme, le muguet ou les petits fruits rouges”, observe le directeur général.​​

Une campagne lancée sur Sowefund

Pour passer à l’échelle, la startup lance aujourd’hui une nouvelle levée de 1,5 million d’euros, dont jusqu’à 500 000 euros en financement participatif sur Sowefund, accessible à partir de 1 000 euros par investisseur. Le fonds historique Demeter réinvestit à hauteur d’environ 700 000 euros, et deux autres investisseurs de renom complètent le tour pour sécuriser 1,2M€ au total. Les fonds permettront de renforcer les équipes commerciales et marketing, de structurer un réseau de distribution et d’installation en régions, d’intensifier la présence sur les grands salons internationaux et d’accélérer l’adaptation de la solution à d’autres cultures. “Notre ambition, c’est d’amener Viti-Tunnel sur les marchés viticoles les plus exigeants en France et à l’international, tout en restant au plus près du terrain via des partenaires capables à la fois de vendre, d’installer et d’assurer le suivi technique”, conclut Christophe Marange.​​

Les investisseurs parient sur une trajectoire de chiffre d’affaires en forte croissance, portée par un marché estimé à plus d’1,5 milliard d’euros en France et 14,4 milliards d’euros dans le monde. Vous souhaitez devenir investisseur et ainsi contribuer à une viticulture plus résiliente et moins dépendante aux produits phytosanitaires ? La campagne de financement participatif Viti-Tunnel est ouverte sur Sowefund et se clôture très rapidement.