Les startups financées par la Banque des startups by LCL évoluent sur des modèles B2B, mais dans des secteurs variés : « on a une forte exposition sur la green tech, l’énergie, ou encore la health tech », précise Fabrice Marsella, responsable de l’offre. Plusieurs secteurs issus du plan France 2030 sont représentés. Parmi les entreprises accompagnées figurent Agicap, en phase d’expansion à l’international, Poppins, soutenue dès sa création, mais aussi Nebesta ou Lucca. Les montants accordés vont de 300 000 à 400 000 euros en amorçage, jusqu’à 4 millions pour les scale-ups.
Une grille d’analyse centrée sur le projet et son environnement
L’évaluation des dossiers repose d’abord sur l’examen de l’équipe fondatrice et de son environnement immédiat. « On va regarder l’entrepreneur, son track record, l’écosystème autour de lui, ses associés », explique Fabrice Marsella. Cette approche vise à apprécier la capacité du projet à se structurer dans la durée, indépendamment de sa maturité commerciale.
La qualité de l’actionnariat early stage fait également partie des éléments étudiés. « Il y a deux catégories de business angels : ceux qui raisonnent en perte acceptable… et ceux qui s’impliquent vraiment. C’est un critère important pour nous » poursuit-il.
L’inscription de la startup dans une structure d’accompagnement publique ou privée, constitue un autre indicateur. « Une boîte bien accompagnée a deux fois plus de chances d’exister à 5 ans » rappelle-t-il. Ainsi, la présence ou non de Bpifrance dans la structuration du financement est prise en compte : « quand BPI n’est pas là, on se dit : il y a peut-être un problème ».
Une offre qui combine financement et services associés
Au-delà de la dette, la Banque des startups cherche à proposer un accompagnement étendu. « Le financement, c’est qu’un moyen, pas une finalité » souligne Fabrice Marsella. LCL propose ainsi un dispositif baptisé “Startup Success”, qui comprend une aide à la structuration financière, des mises en relation commerciales ou encore l’accès à un réseau de partenaires comme Malt, OVH ou Colecto.
L’équipe intervient également sur des sujets personnels liés au parcours d’un entrepreneur, comme l’accès à la propriété ou la préparation d’un futur cash-out. L’ensemble est proposé sans facturation additionnelle.
Un portefeuille encore jeune, mais représentatif du marché
Les startups financées couvrent un large spectre de maturité, de la création à leur expansion internationale. La répartition géographique reste encore majoritairement francilienne (57 startups à Paris, 20 en région), avec un objectif d’accélération en dehors de la capitale. « J’ai commencé mon tour de France pour développer la banque des startups partout en France » indique Fabrice Marsella.
Les premiers retours portent principalement sur l’effet des services extra-bancaires qui incluent le networking, la participation à des événements ou des invitations à prendre la parole dans les médias : « certaines startups obtiennent des prospects après un passage média. L’extra-bancaire, c’est ce qui finit par convaincre les entrepreneurs. On veut leur prouver qu’on connaît réellement l’écosystème, leur métier et leur quotidien » explique-t-il.
À ce stade, aucun signal de fragilité n’a été identifié. « À un an, tout va bien » résume Fabrice Marsella. Les prochains mois devront confirmer la capacité de l’initiative à s’étendre en région et à absorber un nombre croissant de dossiers, tout en maintenant la rapidité d’exécution revendiquée au lancement.
Un acteur qui s’installe durablement dans le paysage
Avec 45 millions d’euros accordés en dix mois, un réseau d’institutionnels et de fonds solidement activé, et une stratégie d’accompagnement qui dépasse largement le cadre du crédit, la Banque des startups by LCL a trouvé un positionnement singulier, celui d’une entité bancaire capable d’adopter une culture produit inspirée du venture.
Un an après son lancement, l’initiative trace une ligne claire : dans un marché où les startups arbitrent désormais beaucoup plus finement entre dette et equity, LCL entend devenir un choix naturel, identifié et lisible. Le modèle n’en est qu’à son premier cycle, mais il a déjà trouvé sa place. Et si l’on en croit Fabrice Marsella, ce n’est qu’un début.