Hexa s’exporte au cœur de la révolution de l’IA. En effet, le célèbre startup studio franco-belge annonce l’ouverture de Hexa House San Francisco, un nouveau lieu de résidence et de travail situé au cœur de Cole Valley, un quartier à deux pas du Golden Gate Park dans la célèbre ville californienne. Cette maison, qui compte 8 chambres et un jardin, accueillera ses premiers occupants en janvier 2026.
Avec cette maison, Hexa entend proposer des immersions de trois aux entrepreneurs du programme Start pour bénéficier d’un accès direct à l’écosystème IA de San Francisco. «L’idée serait de les emmener à San Francisco plutôt à la fin du programme de 12 mois pour leur permettre de faire un dernier gros sprint en immersion totale. On veut créer un environnement où il n’y a pas d’autre contrainte ou d’obligation que celle de bosser. C’est assez agréable de travailler à San Francisco. À partir de 15h, il y a ni l’Europe, ni le reste des États-Unis, pour te déranger. On veut créer une vraie alternative à Y Combinator, mais ce n’est pas facile car tout le monde a échoué jusque-là», observe Thibaud Elzière, co-fondateur d’Hexa. «On veut vraiment proposer un lieu chaleureux mêlant hébergement et zones de travail collaboratif, plutôt que d’aller crépir dans un Airbnb hors de prix», ajoute-t-il.
«Toutes nos équipes veulent aller aux États-Unis»
Le startup studio nourrit une histoire intime avec San Francisco, puisque 12 entreprises nées dans ses murs sont passées par Y Combinator, à l’image de Front. Et plus récemment, plusieurs jeunes pousses AI-native comme Basalt, Tandem, Rose ou Dialog ont fait le choix d’évoluer entre Paris et San Francisco. Et pour cause, la ville est devenue l’épicentre de la révolution de l’IA, captant ingénieurs, chercheurs et entrepreneurs du monde entier en quête de l’effervescence de la Bay Area. «Ce qui n’était qu’un mouvement ponctuel est devenu une migration plus large : une communauté européenne dense s’est formée à San Francisco. Nulle part ailleurs on ne retrouve une telle densité de talents, de créativité et de rapidité d’exécution : cela accélère une trajectoire d’une manière impossible à reproduire à distance», souligne Matthieu Gombeaud, CEO d’Hexa depuis cet été.
Aux yeux de Thibaud Elzière, toutes les planètes étaient alignées pour donner naissance à une implantation physique d’Hexa à San Francisco. «Depuis 2011, on va 3 mois chaque année à San Francisco. Nous nous sommes nourris de ça, c’était alors l’explosion du SaaS. De 2013 à 2017, c’était la ruée vers l’or. Il se passe la même chose, mais sans commune mesure, avec l’IA. Toutes nos équipes veulent aller aux États-Unis, c’est là où ça se passe. Si on ne crée pas sa boîte là-bas, on a l’impression de passer à côté de cette révolution», estime-t-il.
«C’est un peu Hexa qui croise Iconiq House»
Dans ce contexte, l’entrepreneur tricolore est heureux d’ouvrir cette maison entrepreneuriale à San Francisco. «C’est un peu Hexa qui croise Iconiq House», sourit-il, en référence à son projet lancé en 2021 avec son frère Robin Michel pour proposer une collection de maisons de luxe en location de vacances. «Avec Hexa House, nous sommes en train de planter un début de drapeau à San Francisco. Pour l’instant, c’est une location long-terme, mais ça pourrait devenir quelque chose de plus sérieux dans un deuxième temps», ajoute-t-il.
A quelques semaines de l’ouverture de cette Hexa House californienne, le planning commence à se remplir pour savoir qui seront les premiers Partners et fondateurs du startup studio à passer quelques mois à San Francisco. En fonction du déroulement de cette première année en Californie, Thibaud Elzière n’exclut pas d’ouvrir d’autres lieux du même acabit. «On teste le modèle à San Francisco. Si ça marche, on verra plus gros. Et si c’est vraiment un succès, on fera la même chose ailleurs. Mais c’est déjà super d’avoir ce beau lieu là-bas, c’est ce qui manquait. C’est une première étape», se réjouit celui qui gère énormément de projets en parallèle, comme l’incubateur qu’il veut faire sortir de terre à Bruxelles. En tout cas, avec cette maison californienne, Hexa s’offre un nouveau levier pour convaincre les entrepreneurs de l’IA de construire leur projet au sein du startup studio. De là à devenir un «Y Combinator» à la sauce française dans quelques années ? Les premières bases viennent en tout cas d’être posées.