En quelques années, les plateformes d’avantages salariés se sont imposées comme l’un des leviers les plus tangibles pour soutenir le pouvoir d’achat. Mais le marché reste éclaté, avec des outils difficiles à manier et des dispositifs souvent sous-exploités par les élus de CSE.

C’est sur ce terrain que la scale-up Club Employés s’est installée. Fondée en 2016 à Lyon, la société a enchaîné deux premiers tours de tables en 2019 et 2022 pour structurer son produit et son réseau territorial. Devenue rentable, elle ouvre désormais un nouveau chapitre avec une levée de 15 millions d’euros auprès de Verto, fonds dédié aux entreprises rentables et en forte croissance.

S’imposer dans un marché encore sous-adressé

La plateforme repose sur un double modèle. Un logiciel pour piloter l’ensemble des politiques sociales (subventions, e-chèques, cartes cadeaux, activités culturelles et sportives, voyages ou événements) et une marketplace qui agrège des centaines de milliers d’offres remisées. Les CSE paient une licence en fonction de leur taille, à laquelle s’ajoute un modèle transactionnel.

Club Employés mise sur une présence territoriale forte, avec 16 bureaux en France et une offre pensée pour les TPE et PME. « On navigue entre les modèles très orientés moyens de paiement et ceux très logiciels. Notre ambition, c’est d’absorber le meilleur des deux pour simplifier la vie des élus CSE », résume Romain Rostagnat, co-fondateur et CEO de Club Employés. La scale-up revendique plus de 10 000 clients et 1,6 million d’utilisateurs, un volume qui, selon elle, la placerait parmi les trois acteurs majeurs du marché, aux côtés de Swile et Edenred. 

Une accélération structurée autour du produit, des équipes et de l’Europe

La levée de fonds (100% equity) a été menée, à l’issue d’un processus engagé il y a six mois. Plusieurs fonds français et internationaux suivaient déjà la société, mais le choix s’est porté sur Verto. « Le fit a été immédiat. Ils maîtrisaient précisément les codes du SaaS B2B et sont arrivés avec une analyse de marché très construite », partage Romain Rostagnat. Concernant les investisseurs historiques, le co-fondateur indique que la majorité d’entre eux restent au capital.

L’augmentation de capital doit servir trois priorités : étoffer les équipes (350 salariés aujourd’hui, 500 prévus d’ici 12 à 18 mois), accélérer sur le produit avec une nouvelle offre carte et des investissements dans la personnalisation de la plateforme et consolider l’expansion internationale.

Un premier bureau a ouvert au Royaume-Uni en septembre, avec des clients déjà signés. La Belgique et l’Italie suivront, avec une possible incursion aux États-Unis à plus long terme. « Contrairement à un SaaS standard, on ne peut pas juste traduire l’interface. Il faut reconstruire toute l’offre locale. C’est un travail de fond », précise le CEO. 

La société, rentable depuis 2024, avait atteint les 60 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier. Elle vise désormais 100 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2025, puis 300 millions à court terme. Un cap cohérent avec l’évolution d’un marché encore largement inexploré. « Cette levée nous donne les moyens de renforcer notre mission : améliorer le pouvoir d’achat en rendant les avantages réellement accessibles », conclut Romain Rostagnat.