La medtech française, May Health, spécialisée dans le traitement des femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), obtient le marquage CE pour son système Anavi.

Ce trouble hormonal, qui touche entre 6 et 13% des femmes dans le monde, selon les chiffres de l'organisation mondiale de la santé (OMS), perturbe le fonctionnement des ovaires et empêche souvent l'ovulation. Pour lutter contre cela, la startup May Health propose de relancer naturellement les cycles ovulatoires des femmes. Son dispositif vise ainsi à mieux rééquilibrer l'activité hormonale et ce, sans chirurgie lourde. Pour bénéficier du dispositif, la patiente doit se rendre en cabinet de gynécologie où une intervention lui est pratiquée. Elle se déroule sans hospitalisation et ne repose sur aucun traitement hormonal prolongé contrairement à la fécondation in vitro (FIV).

« Pour permettre aux femmes infertiles d’avoir un enfant, les deux voies "classiques" sont le traitement médicamenteux et la fécondation in vitro (FIV). Mais celles-ci ne fonctionnent parfois pas. Certaines femmes ont par exemple tenté une, deux ou trois FIV sans succès, et elles en ont assez", comme le souligne Antoine Papiernik, un des principaux investisseurs de la startup, et président du fonds français Sofinnova Partners. "Ce que propose May Health est une voie complémentaire aux autres solutions". 

May Health tente les États-Unis pour 2027

Le marquage CE va permettre à la startup de commercialiser son dispositif en Europe. Elle prévoit de le déployer avant fin 2026. 

May Health est soutenue par plusieurs autres investisseurs spécialisés dans la santé et la medtech. Parmi eux, on peut citer la banque publique d’investissement, Bpifrance, ou Trill Impact, fonds suédois, qui investit dans des entreprises à fort impact social et santé. La startup a déjà levé 23 millions d'euros en 2024. Ce financement a notamment permis de mener les essais cliniques ainsi que de préparer l’accès au marché européen. Elle ne prévoit pas pour l'instant d'effectuer une nouvelle levée de fonds. 

En parallèle, May Health poursuit son développement aux États-Unis. La startup dispose d'une filiale en Californie, à Menlo Park. Une autorisation de mise sur le marché de son produit est en cours auprès de la FDA, agence américaine de sécurité des produits alimentaires et médicamenteux. Celle-ci porte uniquement sur des femmes âgées de 18 à 40 ans infertiles et en échec de traitements médicamenteux. Plus de quinze centres de fertilité participent au programme. Les résultats détermineront l’accès du dispositif au marché américain, qui devrait s’opérer d’ici 2027. 

May Health a d'abord été fondée en France, en 2017, sous le nom de Ziva Medical. Elle a ensuite été accompagnée par l’accélérateur MD Start, spécialisé dans les technologies médicales. L’entreprise a ensuite opéré sous le nom Ablacare avant d’adopter son nom actuel. La jeune pousse compte aujourd'hui 18 collaborateurs en Europe, avec un siège à Paris, dirigée depuis mars 2025 par Colby Holtshouse.