Alors que les pionniers des alternatives végétales sont à la peine - à commencer par BeyondMeat, dont l’action a connu une chute de plus de 90% par rapport à son prix d'introduction en Bourse - le succès d’Accro fait figure d’exception, avec un CA multiplié par trois l’an dernier.
Boulettes, charcuterie, sole meunière… 100% végétales
La marque, lancée sur le marché en 2021 après deux années de R&D, a en effet réussi à se faire une place dans toutes les enseignes de grande distribution et dans plus de 10 000 points de restauration en France (via les grossistes des restaurateurs, les chaînes de restauration collective, l’hôtellerie, etc.), avec ses produits aux pois et au blé, notés A ou B sur le Nutriscore.
Avec plus de 20 références - des classiques boulettes ou nuggets 100% végétaux, à des alternatives au porc effiloché ou à la charcuterie italienne en passant par une sole meunière végétale - Accro dispose aujourd’hui d’une très large gamme. Celle-ci continue d’ailleurs à s’étendre régulièrement, grâce à des efforts importants de R&D et à l’expertise de la startup dans la technologie de l’extrusion humide.
Le goût, critère numéro 1
“Pour maîtriser cette technologie et la qualité de nos produits, nous avons fait le choix d’être des producteurs, en investissant dans nos propres sites industriels, plutôt que de sous-traiter à des usines existantes”, nous explique Renaud Saïsset, le président de Nxtfood, qui rappelle que sur ce marché, le goût reste le critère principal.
Mais le prix joue aussi très fortement : sur ce plan-là également, la maîtrise de la chaîne de production s’avère un atout. “Nous étions un peu plus chers que la viande au départ, mais l’inflation a été telle que les courbes se sont croisées, d’abord sur le bœuf, puis pour les autres protéines animales, à l’exception des œufs. Ça a été beaucoup plus rapide que prévu”, précise-t-il.
Un pari industriel gagnant
Ce parti pris de l’industrialisation - et du goût - fait aujourd’hui toute la différence et permet même à l’entreprise de produire aussi pour d’autres, en particulier les marques de distributeurs. De quoi permettre à l’entreprise de viser l’équilibre d’ici 12 à 18 mois, tout en doublant son chiffre d'affaires sur l’année en cours.
Avec les 49 millions d’euros levés ce mois-ci auprès de Creadev et Roquette Ventures (les deux fonds à l’origine de la création de l’entreprise en 2019), ainsi que de Clay Capital et IRD Invest, Nxtfood compte notamment tripler la superficie de son site de Vitry-en-Artois, mais aussi accélérer en commercial et marketing en France et en Europe. “Là, nous allons passer à une autre échelle”, prédit Renaud Saïsset.
Au passage, Creadev, le fonds à impact de l'Association Familiale Mulliez, devient actionnaire majoritaire de l’entreprise dans cette opération.