La valse des nouveaux véhicules d’investissement lancés par les fonds français se poursuit. C’est au tour de Jolt Capital de lancer un nouveau fonds avec un premier closing à 600 millions d’euros, dont 260 millions provenant du Fonds européen d’investissement dans le cadre de l’European Tech Champions Initiative (ETCI). La société de gestion espère atteindre une taille finale à 1,1 milliard d’euros.

Ce fonds, baptisé «Jolt Capital V», doit permettre d’investir dans une vingtaine d’entreprises de deeptech européennes dans les domaines des semi-conducteurs, des dispositifs médicaux, des matériaux avancés, de l’intelligence artificielle appliquée, de la gestion énergétique ou encore des logiciels techniques. «Avec son important stock de scaleups prêtes à passer à l’échelle supérieure, l’Europe s’affirme plus que jamais comme une terre élective pour les investisseurs en deeptech», estime Jean Schmitt, Président et Managing Partner de Jolt Capital.

Miser sur les «rhinocéros» européens

Avec ce nouveau véhicule d’investissement, Jolt Capital entend continuer de soutenir les scaleups européennes les plus prometteuses dotées d’une propriété intellectuelle pour leur permettre de rayonner à l’échelle mondiale. Le fonds tricolore souhaite surtout se concentrer sur ce qu’il appelle des «rhinocéros» européens, des entreprises de deeptech industrielle. Sur ce volet, Jolt Capital s’est notamment illustré en début d’année avec plusieurs exits, à l’image de NILT dans l’optique diffractive ou UnitySC dans la métrologie pour les semiconducteurs.

Au-delà de soutenir des innovations de rupture, Jolt Capital veut inscrire ces dernières sous le spectre de la souveraineté, sujet clé sur lequel l’Europe tente d’être avant-gardiste depuis de nombreuses années. «La plupart des pays reconnaissent aujourd’hui l’importance pour leur souveraineté de disposer de technologies de pointe afin de réduire le risque de dépendance au duopole États-Unis et Chine. Comme le financement des startups est désormais assez bien couvert, les fonds souverains ont saisi la nécessité de contribuer à l’étage supérieur du capital-croissance, en compensant notamment le déficit de fléchage de l’épargne vers les meilleures scaleups technologiques», observe Jean Schmitt.

Pour mettre en œuvre ce nouveau fonds, Jolt Capital va pouvoir s’appuyer sur une équipe élargie de 45 personnes aux accents de plus en plus internationaux. En effet, la société de gestion a récemment ouvert des bureaux au Canada, au Japon et en Corée du Sud. Elle compte également s’appuyer sur sa plateforme propriétaire d’intelligence artificielle Jolt.Ninja, qui compte désormais 5 millions de sociétés dans sa base, pour identifier les prochaines pépites deeptech sur le Vieux Continent.