11.09.25 — 10h30
L’IA redessine déjà l’emploi des jeunes – les chiffres qui bousculent
Une étude menée par Stanford University, exploitant des millions de fiches de paie, révèle une tendance marquante : les 22-25 ans occupant des métiers particulièrement exposés à l’IA (développement logiciel, service client, etc.) ont vu leur emploi chuter de 13 % depuis le lancement de ChatGPT. À l’inverse, les travailleurs plus expérimentés dans ces mêmes rôles connaissent une progression de l’emploi.
2025 : du débat aux preuves
Avril a marqué l’émergence des premiers signaux, avec Derek Thompson alertant sur l’impact potentiel de l’IA sur les jeunes diplômés. En juin, Dario Amodei, CEO d’Anthropic, estime que l’IA pourrait supprimer jusqu’à 50 % des emplois de bureau d’entrée de gamme dans les cinq prochaines années. En juillet, plusieurs analyses contradictoires relativisent ces prédictions, dénonçant un manque de données solides. Mais en août, l’étude Stanford fait basculer le débat en apportant des éléments tangibles.
Automatisation vs augmentation
Lorsque l’IA automatise, elle remplace : les jeunes dans des métiers codifiés en font les frais. Lorsque l’IA augmente, elle assiste : les rôles managériaux ou stratégiques résistent et s’enrichissent.
Pourquoi les jeunes sont-ils plus vulnérables ?
Leur savoir est codifié, donc facilement réplicable par l’IA. Les seniors, eux, s’appuient sur des connaissances tacites, issues de l’expérience, bien plus difficiles à automatiser. Enfin, les missions confiées aux juniors sont souvent courtes, mesurables et parfaitement adaptées à l’automatisation.
Les implications
Les universités doivent intégrer l’usage stratégique de l’IA dans leurs formations. Paradoxalement, ce sont aujourd’hui les seniors qui exploitent le mieux ces outils, et non les juniors. Dans ce contexte, les compétences physiques, sociales et relationnelles deviennent des atouts solides.
L’IA n’est plus une menace future : elle transforme dès aujourd’hui le marché du travail des jeunes. Comme le souligne le titre de l’étude — le canari dans la mine de charbon — cette génération constitue un signal d’alerte. Il nous invite à réfléchir en urgence aux ajustements nécessaires pour préparer les talents de demain à naviguer dans ce nouvel environnement.