Oser ou disparaître

Pour ce premier édito de Maddyness IA, j'ai voulu donner la parole à ceux qui font l'IA générative en France. En tant que catalyseur de notre écosystème, j'ai sollicité ses acteurs pour imaginer comment positionner la France en leader. Leurs réponses, aussi radicales que complémentaires, dessinent une feuille de route ambitieuse : l'heure n'est plus à la timidité. Face aux géants américains et chinois, la France dispose d'atouts considérables - des talents d'exception, une recherche de pointe, des startups innovantes comme Mistral AI. Pourtant, notre environnement réglementaire et économique bride leur développement. La transformation doit s'opérer sur trois fronts. D'abord, libérer les énergies entrepreneuriales en revenant complètement sur l'AI Act, avec des exemptions pour les projets européens et l'adoption d'un cadre juridique inspiré du modèle japonais pour l'entraînement des modèles. N’ayons pas peur de revenir sur la pertinence d’un dispositif imaginé 3 ans avant ChatGPT ! Ensuite, mobiliser massivement les ressources avec la création d'un fonds souverain de 250 milliards d'euros sur cinq ans dédié à l’infrastructure de l’IA, financé par les grandes entreprises françaises, comme le propose Philippe Corrot, cofondateur de Mirakl. Ce dispositif doit être complété par des crédits d'impôt pour l'adoption de solutions IA et un programme de « grants GPUs ». Enfin, structurer un écosystème vertueux. Commencer par le plus important avec la mise en place d’un programme national d’acculturation à l’IA de 7 à 77 ans. Créer un véritable « Hollywood de l'IA » doté d'un musée, de studios, d'écoles. Pour avoir assisté récemment au Prompt Club, je peux vous dire qu’il existe bien une french touch de l’IA ! Dans la Santé, faire de Paris le Boston européen de l'IA médicale, avec des partenariats CHU/écoles d'ingénieurs. Ces propositions convergent vers un objectif unique : faire passer la France d'un simple marché consommateur en retard de plusieurs mois sur l’accès aux outils et l’adoption à un leader de la révolution IA générative. La balle est maintenant dans le camp des décideurs publics, qui devront transformer ces idées en actions concrètes lors du prochain Sommet pour l'Action sur l'IA.