Pulpix, qui permet de pousser du contenu in-vidéo, vient de rejoindre le Y Combinator. Sabry Otmani, son cofondateur, revient sur l’expérience que l'équipe est en train de vivre, accompagnée par Sam Altman himself.


Sabry Otmani et Denis Vilar, diplômés d’HEC et Télécom Paris, ont créé leur propre site média avant de se lancer dans l’aventure Pulpix en 2014, avec l’envie de faire de la vidéo une passerelle vers les contenus du web. Depuis janvier, l’équipe de Pulpix a posé ses valises dans une maison de Palo Alto pour rejoindre le prestigieux Y Combinator, probablement l’accélérateur le plus couru.

Dirigé par Sam Altman, Y Combinator offre du mentoring, un accompagnement sur mesure et une enveloppe de 120 000 dollars en échange de 7% du capital des startups qui rejoignent le programme. Avec deux sessions par an, et une sélection rigoureuse, les Français n’y sont pas légion mais l’accélérateur a déjà vu passer entre ses mains expertes des jeunes sociétés comme Afrostream, Algolia, Trackin etc.

Pulpix y est arrivé le 4 janvier après une première tentative infructueuse d’intégrer le Y Combinator début 2015. Pulpix, c’est une solution qui aide les éditeurs à générer plus de trafic sur leur site grâce à l’ajout de recommandation d’articles au cœur des vidéos. Un algorithme maison analyse et comprend la thématique de la vidéo que l’internaute regarde et recommande d’autres contenus internes au site (jamais de publicités donc).

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Le produit, qui a déjà séduit GQ, les Inrocks, l’Express, Le Monde etc. permet selon Pulpix d’augmenter de 50% le temps passé sur un site et de booster de 20% le trafic vidéo. Un vrai bénéfice donc pour les éditeurs qui a séduit le Y Combinator qui a affrété l’équipe une première fois à Mountain View mi-2015 pour un entretien de sélection qui n’a pas fonctionné.

« On a reçu un mail tard dans la nuit, se souvient Sabry, qui précisait que ça avait été très dur pour eux de décider mais qu’ils n’allaient finalement pas investir dans Pulpix. Ils avaient des doutes sur plusieurs points. En novembre nous avons repostulé et nous avons levé tous leurs doutes grâce à la montée en puissance que Pulpix avait connu entre temps. »

Cette fois c’est la bonne, après avoir de nouveau passé un entretien à Mountain View, Pulpix est retenu et repart en France avec un objectif : revenir quelques semaines plus tard pour suivre le programme qui peut potentiellement tout changer. L’équipe s’est donc mise en ordre de bataille pour créer une société aux Etats-Unis, (la société française devant être une filiale de la société américaine pour intégrer le Y Combinator), pour trouver un logement et des visas et organiser son déménagement.

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À Palo Alto depuis quelques semaines, Pulpix a déjà pu prendre la mesure de ce qui sépare tant les entreprises américaines des entreprises françaises. « On s’est pris une claque. Quand tu démarres ton entreprise ici, ton ambition est globale, mondiale. Et l’exigence est différente, le mot d’ordre c’est « Make something that people want ». Une chose que je ne faisais pas avant mais à laquelle je peux désormais passer des heures, c’est discuter avec les utilisateurs, comprendre ce qu’ils veulent et ce dont ils ne veulent pas, quels sont les points de friction » , témoigne Sabry.

Chaque semaine, l’équipe assiste à des dîners où ils retrouvent les autres startupers de la session (120 sociétés) et où ils écoutent religieusement les témoignages et retours d’expérience d’entrepreneurs de la Valley qui ont réussi. Des rendez-vous d’accompagnement sont également proposés à tous les participants, pendant les « office hours » ils peuvent s’asseoir avec leur(s) mentor(s) et évoquer tout ce à quoi ils doivent faire face pour y trouver des solutions.

« On n’hésite pas non plus à contacter d’autres professionnels du milieu pour échanger les bonnes pratiques. Ici il y a une règle, c’est donner sans rien attendre en retour. C’est un monde ou il y a un sens du partage de l’information et du savoir incroyable mais il ne faut pas avoir peur de donner des conseils et d’en demander », poursuit Sabry.

Autre nouvelle routine, celle d’observer chaque matin à la loupe une même metric : le nombre de clics générés, une donnée clé qui détermine la croissance de la société. Avec une levée prévue courant mars-avril, la jeune pousse française a définitivement des envies d’ailleurs. « Nos modèles ce sont Blablacar, Criteo, nous voulons continuer à faire du business aux États-Unis en s’installant probablement à New York car c’est là que se trouvent tous les médias. » , conclut Sabry. Peut-être mais Maddyness est à Paris, c'est une bonne raison pour revenir, non ?