Avec un plan d'investissement de 5 milliards d'euros, la santé est l'une des priorités d'Emmanuel Macron. Afin de mettre l'accent sur la prévention et ainsi réduire les frais de l'assurance-maladie mais aussi de lutter contre les déserts médicaux, le recours aux applications de télémédecine pourrait bien être l'une des mesures clés du nouveau président élu.

Emmanuel Macron l'a dit et répété durant sa campagne : il veut moderniser (l'économie) et protéger (les Français). Un credo qui s'applique à merveille aux startups de la télémédecine, tournées vers l'avenir et destinées à améliorer le volet préventif de la médecine. Dans l'introduction de son programme, celui qui était alors candidat d'En Marche! évoquait d'ailleurs la transformation à venir du secteur médical : "La société que je veux sera à la fois libérée des carcans et des blocages, et protectrice des plus faibles (c’est pour cela que la transformation de notre système de santé et de notre politique du logement y aura aussi une place centrale)".

L'essor des applications de télémédecine répond en effet à plusieurs problématiques qu'Emmanuel Macron a pris à bras le corps durant sa campagne. Elles embrassent la modernisation du système de santé, avec un accès facilité aux médecins et notamment à certains spécialistes dont les délais de consultation atteignent parfois plusieurs mois. Une simplification chère au président nouvellement élu. Elles permettent également de lutter contre les déserts médicaux, un fléau auquel Emmanuel Macron a prévu de s'attaquer grâce à la multiplication des maisons de santé.

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Montagne

Mieux vaut prévenir que guérir, un adage rentable

Les applications de télémédecine s'inscrivent en amont de l'entrée d'un patient dans le système de santé, mettant l'accent sur la prévention. Une priorité là encore défendue par Emmanuel Macron, qui a notamment promis de créer un "service sanitaire", par le biais duquel 40 000 étudiants en santé devraient consacrer un trimestre "à des actions de prévention dans les écoles et les entreprises".

Et pour cause : miser sur la prévention pourrait rapporter gros. Plusieurs études successives ont montré que pour un euro investi dans la prévention, le retour sur investissement grimpe en moyenne à 2,2 euros. Une rentabilité que ne devrait pas négliger le nouveau président, dont le programme de dépenses va nécessairement devoir s'accompagner d'une batterie d'économies. Mettre l'accent sur la prévention génère en aval toute une série d'économies pour le système de santé : un recours moins important à des soins coûteux et donc des économies pour l'assurance-maladie.

Un spécialiste des questions santé décidé à désengorger les hôpitaux

La désignation d'Olivier Véran comme spécialiste des questions de santé dans l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron a, une fois de plus, envoyé un signal positif aux applications de médecine connectée. Neurologue au centre hospitalier universitaire de Grenoble, ce député socialiste a notamment défendu la création d'hôtels hospitaliers, des établissements non médicalisés destinés à raccourcir le temps d'hospitalisation des patients, une mesure dont les objectifs se rapprochent de ceux de la télémédecine.

Olivier Veran

Ces signaux ont d'ailleurs été reçus cinq sur cinq par les entrepreneurs du secteur. Mathilde Le Rouzic, cofondatrice de la startup Hellocare, estime ainsi que "les objectifs du programme santé d’Emmanuel Macron sont très encourageants pour les startups de l’e-santé qui y voient un avenir très prometteur. Ces nouvelles pousses vont pouvoir bénéficier d’un environnement propice pour proposer des solutions innovantes et faire évoluer un marché de l’e-santé en plein essor".