Le groupe bancaire doit annoncer l'acquisition de 80% du capital de la FinTech lilloise Pumpkin, avec l'objectif d'en faire, dès la fin de l'année, sa néobanque destinée aux jeunes adultes.

Nouveau soubresaut dans le petit monde de la FinTech ! Selon une information diffusée par Les Echos, le Crédit Mutuel Arkéa s'apprêterait à annoncer sa prise de participation majoritaire dans la startup lilloise Pumpkin, spécialiste du transfert d'argent entre particuliers. Le groupe bancaire détiendrait désormais 80% du capital, tandis que les trois cofondateurs Victor Lennel, Hugo Sallé de Chou et Constantin Wolfrom conserveraient 20% des parts. Le montant de l'opération n'a pas été communiqué.

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Le groupe bancaire s'appuiera sur l'expertise de Pumpkin en matière d'expérience communautaire et viendra renforcer ses capacités technologie dans le domaine du paiement pour lancer dès la fin de l'année une néobanque imaginée spécialement pour les jeunes adultes (18-28 ans). Un projet pour lequel Crédit Mutuel Arkéa serait prêt à mobiliser 15 millions d'euros sur trois ans. Il faut dire que la concurrence ne manque pas en matière de solutions de paiement (Lydia en tête mais aussi SharePay) comme de néobanques (la française Morning, N26 ou Monzo pour la concurrence venue d'ailleurs).

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Photo businessman working with generic design notebook. Online payments, banking

Pumpkin, la FinTech des jeunes

Créée en 2014, Pumpkin s'est rapidement imposée dans le paysage des FinTech et plus particulièrement auprès du jeune public, habitué à l'usage des réseaux sociaux et logiquement séduit par ses fonctionnalités communautaires. La startup permet par exemple d'ajouter un petit mot à un virement ou de faire les comptes d'une virée entre amis directement dans son application.

Pas étonnant alors que la FinTech affiche une croissance qui fait écho à la viralité d'un partage sur Twitter ou Facebook : elle qui comptait 100 000 utilisateurs fin 2016 en a désormais 250 000, dont une base active qui se maintient entre 75 et 80%. De 3 millions d'euros de transactions par mois en fin d'année dernière, elle est passée à plus de 5 millions. Un bon présage pour la startup qui espère modifier les comportements de ses utilisateurs pour ancrer son service dans leur quotidien.

Sale temps pour l'indépendance des FinTech

Cette prise de participation majoritaire d'une banque dans une FinTech appuie un peu plus l'idée que les startups françaises de la finance ne peuvent survivre sans s'adosser à un grand groupe. En février, la banque Edel (filiale du groupe E.Leclerc) mettait la main sur la néobanque Morning. Début avril, c'était au tour de Compte-Nickel de renoncer à son indépendance pour s'allier à BNP Paribas. Et, il y a quelques semaines à peine, KissKissBankBank annonçait lui aussi rejoindre le giron de La Banque Postale.

Toile araignee

Vincent Ricordeau, l'un des fondateurs du site de financement participatif, témoignait alors avec une pointe d'amertume des difficultés de la survie des pépites FinTech : "Il existe un rapprochement depuis quelques mois entre le monde de la FinTech et le monde bancaire et il est difficile pour une entreprise, certes avec une forte notoriété mais de petite taille, de continuer à combattre sur un marché devenu très concurrentiel".