Depuis quelques années, Renault fait sa mue technologique à l’aide de méthodes d’innovation ouverte. Une stratégie qui rapproche le constructeur des startups, comme nous l’explique Nadine Alibert-Fregeac, Corporate Venture Development de Renault.


L’industrie automobile est à l’aube d’une nouvelle révolution, celle du « tout connecté ». Comme chaque secteur, de nouveaux acteurs débarquent petit à petit et viennent challenger directement les structures bien implantées.

Il s’agit en premier lieu d’Elon Musk et de sa célèbre marque Tesla Motors, dont la valorisation boursière a déjà dépassé celles de certains constructeurs. Celui-ci n’a pas manqué de créer un véritable tsunami le 12 juin dernier, en annonçant par un simple billet de blog, que l’intégralité des brevets déposés par son entreprise depuis sa création pourront désormais être librement exploités. Cela représente 250 brevets rien que pour le dernier né de la marque, à savoir le Model S.

En France, Renault a décidé de ne pas rester passif face à cette nouvelle vague, en s’installant dès 2007 au cœur de la Silicon Valley, berceau de l’innovation technologique. L’« effet startups » pour Renault est un booster qui permet aujourd’hui, d’amplifier l’efficacité des métiers internes. C’est aussi l’occasion d’accompagner le changement pour aider l’entreprise à se digitaliser, à s’ouvrir sur un autre mode de penser et de faire.

« L’open Innovation chez Renault s’articule un peu dans toutes les directions métiers. L’ingénierie est très active et a donc son équipe basée dans la Silicon Valley, qui est encore en train de se développer », explique Nadine Alibert-Fregeac, Corporate Venture Development de Renault

Par ailleurs, Renault est présent dans plusieurs grands incubateurs comme le Numa et Paris & Co, où il y conduit des projets avec les startups incubées. Ainsi depuis 2012, le constructeur automobile soutien l'incubateur « Mobilité Connectée », basé sur l’expertise de Paris&Co et la force de frappe du grand groupe. Chaque année, cinq entreprises sont sélectionnées. La première promotion a par exemple déployé ses projets sur R-Link de Renault, une tablette numérique format GPS installée depuis dans les habitacles des modèles Zoé et Clio du constructeur.

Enfin, depuis janvier 2015, Renault est devenu un partenaire de Partech Ventures, où l’industriel a investi dans deux fonds spécialisés dans la web tech.

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L'un des fonds concerne des investissements dans des startups innovantes, déjà matures et qui dégagent déjà du chiffre d'affaires. L’autre fonds concerne des investissements sur des startups seed. Les startups viennent de toute l’Europe ou des États-Unis.

« Le monde des startups est un laboratoire très large des tendances du marché, nous y trouvons des opportunités de réflexion à conduire dans notre contexte Renault et ce pour tous les métiers. Ça nous offre une grande capacité de capter des contacts pertinents », remarque Nadine Alibert-Fregeac.

Avec les startups sélectionnées, le constructeur engage des relations Clients/Fournisseurs ou des partenariats de co-innovation. En travaillant avec ces startups, ses objectifs sont de trouver des solutions innovantes qui vont lui permettre soit d’en faire un avantage business concurrentiel, soit de réduire ses coûts ou ses délais sur des projets stratégiques.

Et demain ? La suite pour Renault consistera à se structurer et à se professionnaliser pour mieux travailler avec les startups et également renforcer sa capacité à transformer ses contacts pertinents en expériences business concrètes.

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