Article initialement publié en novembre 2017

Sur quelles innovations devont nous capitaliser pour devenir une région phare en ce qui concerne la mobilité ? Comment accueillir au mieux les Jeux Olympiques de 2024 et le flot de visiteurs qui vont avec, sans risquer un pic sans précédent de bouchons, et de pollution ? Comment nous déplacerons-nous d'ici un peu plus d'une dizaine d'années ? Autant de questions que se sont posées les 18 membres du groupe de travail Mobility Nation, lancé par le BCG. Ces derniers se sont ainsi appuyés, ces derniers mois, sur des données et études publiques, les résultats d'études menées par chacun mais aussi une enquête réalisée auprès de 3000 usagers des transports en Ile-de-France, afin de faire le point sur les forces, les faiblesses, mais aussi les solutions émergentes de la mobilité en Ile-de-France.

Plus d'un Français sur deux subit des problèmes de transport, chaque semaine

Si l’Ile-de-France peut se targuer de disposer d'infrastructures de transport de qualité et de services développés, l'avis de ses citoyens reste mitigés quant à leur expérience. Ces derniers, qui dans 87% des cas habitent à moins de deux kilomètres d'une gare, signe d'une offre de transports collectifs dense, subissent dans 56% des cas des difficultés, chaque semaine, au cours de leurs déplacements. Pire encore, si les parisiens sont à 77% à considérer avoir le choix dans les moyens de transports proposés, ils ne sont que 48% dans la région Seine-etMarne à pouvoir dresser ce constat. Le choix, oui, mais pas pour tous.

Pour ceux qui choisissent de prendre la voiture plutôt que les transports en commun pour s'éviter le manque de fiabilité de certaines lignes, le constat est tout aussi sombre : les automobilistes franciliens perdaient en moyenne 40 minutes par jour dans les bouchons en 2016. 32% des émissions de gaz à effet de serre, elles, étaient liées au transport routier en Ile-de-France en 2012. Un constat alarmant, qui nécessite de vraies actions de la part des politiques publiques, des acteurs du secteur, mais aussi une prise de conscience des particuliers : une transition énergétique d’un parc encore composé à 98% de véhicules à gazole ou essence est aujourd'hui plus qu'urgente.

Finies les voitures individuelles, bonjour les navettes autonomes ?

Si les services de mobilité à la demande, taxis, VTC, ou encore services de covoiturage, font désormais partie du quotidien des franciliens, ceux-ci pourraient, selon les prévisions de Mobility Nation, couvrir 100% de l’Ile-de-France avec un temps d’attente inférieur à 10 minutes en 2024, pour représenter, quelques années plus tard, près de 50% du transport privé.

Le covoiturage, quant à lui, devrait se démocratiser davantage. Ainsi, si seulement 10% des Franciliens assurent avoir déjà fait du covoiturage passager entre juin 2016 et juin 2017 pour un déplacement en Île-de-France, le schéma "une voiture, un conducteur" pourrait se tarir au profit des véhicules partagés : le nombre de passagers moyen par véhicule pourrait ainsi atteindre deux passagers en moyenne d'ici 2030.

Enfin, les véhicules électriques, et plus particulièrement les scooters, font leur arrivée sur le marché de la mobilité francilienne. Plus de 2000 scooters électriques en libre service sont déjà recensés à Paris. Un chiffre qui devrait continuer à augmenter étant donné que le coût des batteries devrait baisser de 30% à 50% d’ici 2025.  Mobility nation prévoit, de son côté, l'installation d'un réseau de 20 000 à 30 000 bornes de recharge sur voierie. De quoi aider le secteur à décoller.

Pourtant, tous les regards sont aujourd'hui braqués vers les véhicules autonomes. Si des navettes sont déjà en circulation dans le monde, à l'image de Navya, on devrait voir arriver sur le marché des voitures 100% autonomes d'ici 2025. Une innovation qui a cependant un prix : comptez 10 000 euros de plus que pour une voiture non-autonome. Côté transports en commun, on devrait pouvoir profiter, d'ici 2030, de transports en commun assurés par des navettes électriques 100% autonomes. 30 à 50% des passagers-kilomètres en transport à la demande devraient ainsi être effectués par des flottes de véhicules autonomes électriques, conçus pour répondre aux différents usages et accessibles à toutes les populations (personnes âgés et handicapés notamment) en complément des transports collectifs réguliers.

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