Busit a été fondé en 2012 par Samuel Hassine, Yann Autissier et Simon Uyttendaele. C'est une plateforme qui relie les objets physiques (smartphone, voitures, consoles, chaîne industrielle, dispositifs médicaux...) aux services web (adresse email, réseaux sociaux, applications, stockage...). Busit a pour but de faciliter le quotidien des particuliers, mais aussi d'intensifier les performances des entreprises. Elle revendique par ailleurs le respect de la vie privée et garantie "ne pas exploiter ou revendre les données personnelles des utilisateurs". Considérée comme très innovante, la startup peut se vanter d'être labellisée "Entreprise Innovante des Pôles" et d'être soutenue par la FrenchTech.


Quel est votre constat de départ?

C'est avant tout la multiplication des services en ligne (réseaux sociaux, applications, CRM…) et la croissance du nombre d’objets connectés qui créent de nouveaux besoins d’automatisation et d’interaction. Mais c’est également parfois la vision des constructeurs souhaitant contrôler et enfermer le consommateur dans une utilisation unique et centrale de leur produit qui nous a poussé à penser un système aussi ouvert et universel que Busit.

Il existe déjà de nombreux outils de « mashup » voire une ou deux plateformes similaires à la nôtre. Ces services ont une vision très différente, pas de garantie de sécurité, pas d’ouverture… En réalité notre entreprise est à la fois ambitieuse et à la fois très simple : nous donnons les outils à une communauté pour bâtir les différentes briques de la plateforme, et assurons que l’ensemble des briques soient compatibles et puissent communiquer entre elles, peu importe leur nature.

Evidemment, notre équipe et notre réseau de partenaires enrichissent chaque jour la plateforme de nouveaux connecteurs, mais n’importe quel développeur peut publier ses propres objets et services. Les codes sources de la plateforme sont ouverts et publiés sous licence Open Source, il est donc même possible de déployer une nouvelle plateforme vierge sur sa propre infrastructure (et donc d’en assurer la privacité et le contrôle optimal).

Quelle est votre solution?

Busit se présente avant tout comme une plateforme web accessible à tous. Il s’agit d’un site Internet où en quelques minutes vous pouvez connecter et relier ensemble de nombreux objets et services. Aussi bien smartphones, voitures, consoles, chaînes industrielles, dispositifs médicaux que réseaux sociaux, emails, applications de comptabilité ou de banques sont capables de communiquer entre eux. Vous pouvez ainsi créer des interactions intelligentes, automatiser certaines tâches, être alerté sur le système qui vous correspond.

Aussi, la plateforme ne se contente pas seulement de faire communiquer les objets les uns avec les autres, mais assure aussi fiabilité, sécurité (l’ensemble des données sont chiffrées et signées avec une clé privée propre à chaque identité Busit) et nous garantissons contractuellement la neutralité du « bus », à savoir qu’il n’y a aucune collecte de données ni stockage d’information. De même, l’objectif de la plateforme est aussi de sortir les utilisateurs de leur dépendance aux applications constructeurs, en leur permettant par exemple d’afficher dynamiquement les informations d’une balance de marque X et d’une station météo de marque Y.

Demain chaque objet aura son application propre. Nous ne pouvons concevoir d’avoir 15 applications distinctes pour faire fonctionner nos objets. Notre idée est celle d’un Hub qui pourrait contenir l’ensemble des applications dédiées à nos objets.

Quel est votre business model?

- B2B/B2C :

  • Les développeurs créant de nouveaux connecteurs peuvent les rendre payant à l'utilisation, nous prélevons une commission de 25% sur ces paiements.

- B2B :

  • La plate-forme : Des contrats cadres sont signés avec les entreprises en fonction du volume de données et du nombre d'utilisateurs actifs
  • Les prestations : Intégration de Busit dans les entreprises, déploiement de Busit locaux pour des données sensibles.
  • Les contrats : Support technique, qualité de services.

Pouvez-vous nous raconter votre plus belle anecdote de startuper?

Un pitch jeudi 25 septembre au matin à Aix-en-Provence devant 22 investisseurs, un succès énorme, mais il faut être à Bercy pour 17H30 et le premier Jeudigital avec Axelle Lemaire et Emmanuel Macron. Le train est à 13H15. Les investisseurs se bousculent et difficile de couper les conversation, fin de la session à 12H40. Un Aix-Marseille en 15 minutes.

Quelle a été votre plus grosse galère?

De très nombreuses galères : universalité du service, compatibilité entre les objets et les services, sécurité du service pour l'ouverture aux développeurs. Lors de l'événement de lancement, tout avait été testé en amont, arrivée sur place, la plupart des ateliers sont en panne à une demie heure du début de la soirée (tout s'est bien terminé).

Recherchez-vous actuellement des fonds?

Oui, 2 millions d'euros pour l'année 2014.