Fondée en 1998 à Grenoble, Digimind est un éditeur de logiciel de veille stratégique (veille économique et l’e-réputation), qui édite notamment l'outil WhoGotFunded, une base de données référençant toutes les levées de fonds du monde entier. Afin de bien comprendre les enjeux auxquels répond cette suite logicielle, la rédaction de Maddyness a tenu à poser quelques questions à Chris Hote, CEO de Digimind.[hr]

Comment les technologies peuvent-elles aider les entreprises à mieux "gérer" leurs connaissances ?

Les entreprises savent plutôt bien gérer les connaissances lorsqu'il s'agit de données internes et chiffrées (facturation, délai de paiement, taux de fidélisation, de réabonnement, nombre de visites de leur site web ou de leurs pages Facebook).

La situation se complique lorsqu'il s'agit de donner sens à des données qualitatives et moins structurées (un post de blog, une annonce de partenariat, une nomination, un changement réglementaire, une ouverture de bureau, un achat de terrain, une rumeur dans les réseaux sociaux).

La technologie permet d'aider les entreprises selon 3 axes principaux :

  • 1 -  la détection et le filtrage de la connaissance
  • 2 -  l'analyse, la mise en contexte de cette connaissance
  • 3 - le partage de cette connaissance au sein de l'entreprise et son impact auprès des employés en termes d'avantage concurrentielle, d'opportunité d'affaires ou gestion préventif du risque (collaboration des employés).

Comment Digimind répond à ce besoin ?

Digimind propose une série d'outils qui aide les entreprises à automatiser la détection, le filtrage, la classification des événements digitaux qui ont une importance opérationnelle (réponse à une demande client sur Twitter), tactique (opportunité de vente, appel d'offre, nominations, nouveaux produits) ou stratégique (M&A, changement de directions, brevet, réglementation) pour ses clients.

Les outils Digimind permettent la surveillance web 1.0 (sites web, forums, base de données), web 2.0 (blogs) et des réseaux sociaux, leur mise en contexte et leur dissémination au sein de l'entreprise via une plateforme centralisée.

Où en sont les entreprises françaises dans leur application du KM et la mise en place de business intelligence ?

Les entreprises Françaises se focalisent essentiellement sur les outils de KM (Knowledge Management) se traitant des données internes à l'entreprise : gestion documentaire, outil de collaboration interne. Côté BI, les entreprises s'intéressent à gestion de la facturation/encourts client, aux prix des matières premières, à leur cycle de vente, à leurs coût de production, à leurs employés.

Peut-on capitaliser sur toutes les données ? Quelles limites au système ?

Oui on peut théoriquement capitaliser sur toutes les données car elles sont accessibles, cependant les limites tiennent à la qualité intrinsèque de ces données : sont-elles fiables, sont-elles à jour, sont-elles légalement exploitables ? La difficulté vient essentiellement du traitement de la soft information qui par essence est non structurée et sujette à interprétation.

L'intelligence économique au service de l'entreprise, est ce valable aussi pour les startups ?

Oui et de manière plus forte, car une startup a une marge d'erreur plus réduite en ce qui concerne ses choix stratégiques. Une seule erreur et on met la clé sous la porte. La surveillance de son environnement concurrentiel, de son marché, des technologies connexes est donc essentielle à sa survie.