Maddyness met en avant tous les mois, un entrepreneur du secteur culturel qui révolutionne le secteur. Le quatrième de cette série de portrait, Arnaud Studer, fondateur de BAM Karaoké Box, une startup hébergée à Créatis, la résidence d’entreprises culturelles de la Gaîté Lyrique, se prête au jeu et nous parle d’une startup qui veut lancer et populariser le karaoké à la japonaise en France. Envie d’en savoir plus?


Tu peux nous faire une courte présentation de l’équipe ?

J’ai fondé BAM Karaoké Box en juin 2013, et nous sommes maintenant une dizaine à faire tourner la société. Nous sommes 4 au « bureau » chez Creatis (1 responsable com’, 1 office manger, 1 stagiaire et moi-même) et encore 6 sur notre premier lieu (1 directrice-adjointe, 1 manager, 4 barmans) au 30 rue Richer où on exploite quatre salles de karaoké privatisables avec un bar à cocktails.

BAM, c’est quoi ?

BAM Karaoké Box, c’est l’adaptation française du concept de karaoké box asiatique, c’est-à-dire le karaoké en salle privée avec des amis ou collègues.

Le karaoké étant généralement considéré comme ringard en France, j’ai travaillé chaque élèment du karaoké pour les rendre plus modernes. Ainsi, nous avons créé un logiciel tactile de sélection des titres, les micros sont des micros professionnels, le son c’est Bose, les titres sont majoritairement expurgés des vidéos karaoké vieux jeux. Les salles sont très bien insonorisées (on entend bien sur pas la salle d’à côté chanter) et climatisées. Tout est fait pour un confort maximum, et bien sur nous essayons d’assurer un super service.

C’est lors d’un voyage au Japon que j’ai pratiqué le concept pour la première fois. En Asie, la pratique du karaoké box est culturelle et permet de se retrouver pendant des heures en chantant. Fondamentalement réfractaire, j’ai trouvé cela très marrant.

Quand j’ai souhaité en faire à Paris, je me suis rendu compte qu’il n’y en avait pas et j’ai donc commencé à analyser le business model, puis je me suis lancé.

Après avoir levé plus de 400 000 euros auprès de business angels en 2013 complétés par un endettement bancaire, j’ai ouvert BAM le 14 avril 2014. BAM est un divertissement avec une partie bar. C’est un divertissement de 7 à 77 ans. Le but est de créer une zone dans laquelle on peut se lâcher dans un environnement sympa. On procure une « expérience libératrice » à travers le chant. Les quatre salles accueillent entre 8 et 15 personnes.

Nos clients sont de toutes les tranches d’âge : anniversaires, EVJF, anniversaires d’enfants, sortie en famille, teambuilding et soirées Corporate. Tout se passe en ligne sur www.bam-karaokebox.com

Nous avons de multiples projets en cours :

  • Nous venons de lancer une campagne de crowdfunding sur le site KissKissBankBank pour lancer une version mobile du concept : le BAM Truck, la première salle de karaoké sur roues afin que tout le monde puisse découvrir le concept du karaoké en salle privée. Nous allons ainsi organiser dans un premier temps un Truck Tour dans les dix plus grandes villes françaises. Le futur karaoké truck s’arrêtera pendant quelques jours dans chacune de ces villes. Ensuite, nous déplacerons le BAM Truck en fonction des demandes (événement d’entreprise, mariage, sur les plages l’été et les stations de ski l’hiver).

Pour en savoir plus sur la campagne, c’est par ici : kisskissbankbank.com/bam-truck

  • Nous allons ouvrir un nouvel espace en juin 2015 avec une salle de karaoké et un bar privatif. Cette salle sera pour 30 personnes et dédiée aux entreprises et aux grands événements, type anniversaire.
  • Dès avril, nous lançons aussi des stages de chants pour enfants pendant leurs vacances en collaboration avec Artkids Paris http://artkidsparis.com/.

Nous avons plein d’autres idées à lancer et nous aimons collaborer aux projets les plus fous avec d’autres boîtes.

Qu’est-ce ça signifie pour toi être un "entrepreneur culturel" ?

Simplement entreprendre et trouver des nouveaux modèles économiques dans le milieu culturel. Il y a plein de chose à faire dans ce milieu.

La culture fait-elle sa révolution ?

Bien sûr. Les acteurs historiques sont sous pression (disque, presse papier…) et, du coup, il y a beaucoup d’opportunités pour plein d’entrepreneurs culturels de percer et de créer des business models disruptifs qui utilisent pleinement les effets bénéfiques d’Internet.

"Les acteurs historiques sont sous pression et il y a beaucoup d’opportunités pour les entrepreneurs culturels" Arnaud Studer

Nous essayons au maximum chez BAM d’être innovants, on ne peut pas faire du business comme il y a 20 ans. La majorité de notre CA est fait en ligne, nous utilisons les dernières applications de caisse sur Ipad (type Ikentoo), développons des outils propriétaires de suivi de stocks… Nous informatisons et automatisons le maximum de process.

Le choix de Creatis

Créatis est un espace de co-working pour les entreprises culturelles. Cela nous correspond et nous plonge dans un écosystème favorable. Par exemple, ArtKids Paris est une autre entreprise résidente, d’où la collaboration sur un stage de cours de chant. Créatis nous permet de générer des collaborations et trouver des synergies.