La consommation collaborative fait des émules et dessine l'économie de demain, pour autant, tout n'est pas si rose dans les coulisses des sites "pair à pair". Netino, une société qui s'est développée sur la modération des interactions entre les internautes, joue aujourd'hui le rôle de police anti-arnaque pour aider ces plateformes à préserver leur crédibilité.


Les sujets « consommation collaborative » font désormais régulièrement la Une des journaux, et l’engouement pour cette économie jugée plus vertueuse ne faiblit pas. Les résultats de l’étude « Je partage ! Et vous ? », menée par la Fing et OuiShare sont d’ailleurs parlants. 52 % des usagers pensent que l’économie collaborative sera aussi importante que l’économie traditionnelle dans le futur ; 92% des sondés ont déjà acheté ou revendu un objet d’occasion ; 33% pratiquent les circuits courts (AMAP et autres) ; 20% ont expérimenté l’échange de services entre particuliers et il en ressort également que 74% des sondés citent « la recherche de sens » dans leur consommation.

Mais le pair-à-pair, la redistribution et le partage de ressources ne sont pas qu’amour et entraide. Les Airbnb, Le Bon Coin et BlaBlaCar doivent aussi faire face aux resquilleurs, aux fraudeurs et aux membres peu scrupuleux qui, s’ils œuvraient en toute impunité, pourraient mettre à mal la réputation de ces sites de la nouvelle économie. Initialement créée pour modérer les espaces participatifs en ligne (forums etc.), la société Netino, aujourd’hui dirigée par Jérémie Mani, a évolué pour jouer le rôle de gendarme sur des sites collaboratifs visités chaque jour des dizaines de milliers d’utilisateurs.

"Dès lors que l’on met en contact des internautes, il y a risque de débordement, cela demande donc une surveillance particulière, rappelle Jérémie Mani. Les sites de collaboration ne fonctionnent jamais vraiment tout seuls et ils ont de forts impératifs de modération. Mais c’est un sujet très sensible et ils n’aiment pas communiquer sur la modération, hormis Le Bon Coin peut-être" 

La police Netino doit donc être présente, mais discrète. Et toujours à la pointe concernant les arnaques. « Les escroqueries évoluent et les techniques aussi, les personnes auxquelles nous nous attaquons sont de véritables professionnels, qui vont parfois jusqu’à manipuler psychologiquement leurs victimes pour leur soutirer de l’argent. »

Et de nombreuses techniques courent aujourd’hui sur le web. Qui n’a jamais reçu de mail l’informant qu’un riche étranger avait décidé de lui léguer tout son argent ? Entre fausses annonces, faux acheteurs qui font un virement depuis l’étranger et qui se rétractent ensuite (les délais à l'international sont plus longs) et pirates qui peaufinent chaque jour un peu plus leur art, les équipes de Netino se doivent d’être « dans une logique de R&D permanente. Les équipes sont mono client et spécialistes pour être réellement formées aux problématiques d’un seul client et ainsi gagner en intuition. »

Avec plusieurs millions de modérations par mois, sur des sites aussi variés que les sites de rencontres, les sites de petites annonces, et même les réseaux sociaux, Netino contribue à nettoyer le web, grâce une technologie prédictive, mais aussi grâce à 400 opérateurs qui relisent et masquent les contenus depuis huit pays.