Une vache qui envoie des textos pour signaler qu'elle a faim ou qui téléphone lorsqu'elle va mettre bas : ce n'est pas le scénario du dernier Disney, mais le quotidien de nombreux éleveurs aujourd'hui. Si aujourd'hui les objets connectés envahissent notre quotidien, les professionnels ont recours depuis plusieurs années aux nouvelles technologies pour surveiller leur cheptel. La société Medria, leader dans le secteur, commercialise ainsi différents dispositifs qui transmettent en continu les paramètres de suivi de l'animal : vêlage, chaleur, troubles de la santé, etc. Une vache qui passe trop de temps à ruminer ? C'est peut-être le signe qu'il y a trop de fibres dans l'alimentation. Sa température grimpe ? Elle couve peut-être une maladie. L'éleveur est immédiatement prévenu par SMS ou par téléphone et peut réagir en conséquence. 300 000 vaches en Europe sont ainsi en permanence sous surveillance grâce à Medria.

Plus de 200 000 informations récoltées par vache

A Douai, la startup Gènes Diffusion commercialise elle aussi des boitiers analysant l'activité des troupeaux. "210 000 points d'information sont récoltés chaque année sur une vache et comparés à la moyenne des autres animaux", assure la société. La Heatbox permet notamment de détecter le moment optimal pour une insémination. "La hausse de température ne dure parfois que de quelques minutes" , témoigne une jeune agricultrice équipée de l'appareil.

Chez Biopic, une autre jeune pousse française, les capteurs sont directement implantés sous la peau de l'animal et alimentés par une biopile qui transforme le glucose en énergie électrique. Pour deux euros par vache et par mois, le propriétaire peut là encore avoir accès à un tableau de bord nommé “Farm Cloud Service” avec tous les paramètres du bovin.

La technologie au service d'une profession parfois difficile

Pour l'agriculteur, ces appareils sont loin d'être des gadgets. "Le monitoring et l’analyse des données permettent à l'éleveur d'intégrer son métier dans un cadre de vie moderne" , assure Jean-Pierre Lemonnier, le directeur de Medria. Car la taille des cheptels n'a cessé de s'agrandir. En 2000, seules 3% des exploitations laitières comptaient plus de 100 vaches en France ; elles sont aujourd'hui 16% et même plus de 50% en Allemagne du Nord, selon l'Institut de l'élevage. A l'augmentation du nombre de vaches à suivre s'ajoutent des exigences de plus en plus drastiques en terme de suivi et de traçabilité.

29% des éleveurs sont déjà équipés d’un outil de veille type capteur embarqué et un tiers ont l'intention d'investir dans un nouvel objet connectés dans les prochains mois, d'après une enquête de 2015.