Si le terme de "robot" est relativement récent puisqu'il est apparu au début du vingtième siècle, son ancêtre l'automate l'est nettement moins. Si les premiers automates, dont on trouve des traces dès l'antiquité, n'avaient à peu près rien en commun avec les robots d'aujourd'hui, ils prouvent cependant une chose : l'Homme a, de tous temps, rêvé de créer une nouvelle espèce de toutes pièces. Et il semblerait que le pari soit en passe d'être relevé, tant les projets de robots au service de l'homme et accessibles au plus grand nombre sont en cours de développement.

Des prévisions impressionnantes

Avec 135 milliards de dollars de chiffre d'affaires estimé d'ici 2019, le marché de la robotique n'en est qu'à ses balbutiements. Si la mise sous le feu des projecteurs des robots Humanoïdes tels que Buddy, Nao ou Pepper a rendu sexy un secteur qui ne l'a pas souvent été, le plus grand potentiel réside pourtant dans son application industrielle. Ainsi, FoxConn, le géant technologique chinois aux 1,2 million de salariés, annonçait en mai 2016, son intention de remplacer 60 000 ouvriers dans ses usines par des robots pour pallier aux pressions sociales que lui imposent ses travailleurs.

De manière plus générale, selon une étude du BCG publiée en 2014, 72% des entreprises industrielles américaines déclarent vouloir investir dans la robotique à l'horizon 2020. Quand l'on connaît la vitesse de développement des avancées technologiques du secteur, c'est, à terme, la majeure partie des tâches répétitives et à faible valeur ajoutée, qui devraient être effectuées par les robots. C'est ainsi que de nombreuses voix s'élèvent pour alerter sur la dangerosité de l'apparition de ces robots pour l'emploi.

Des dangers bien présents

Intelligence artificielle, robots-chirurgiens, robots compagnons, autant de termes qui en intriguent plus d'un et posent de réelles questions sur le développement tous azimuts du secteur qui, pour l'instant, est dominé de manière quasiment exclusive par des entreprises privées. Si Facebook et Google investissent autant dans le domaine, c'est avant tout car l'enjeu derrière la robotique réside dans la propriété des données qui feront des robots de demain, des machines avec plus de savoir qu'un être humain. Avec une main mise sur la data mondiale, et parfois au détriment des règles de protection des données, les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) espèrent ainsi valoriser encore un peu plus l'essence même de leurs activités. Ainsi, tant que des gardes-fous ne seront donc pas mis en place au niveau mondial, les craintes et les dangers, bien réels, d'un développement anarchique du secteur ne feront que grandir aux yeux du grand public.

Si un monde sans robots à l'avenir paraît aujourd'hui, de plus en plus utopique, force est de constater que la législation actuelle et de manière générale les pouvoirs publics, ne savent, pour l'instant, pas comment prendre le problème à bras le corps. Rendez-vous donc dans quelques années pour savoir si nos sociétés ont réussi à légiférer sur les problèmes auxquelles devront faire face les générations futures...

Article initialement publié le 31 mai 2016