Entrepreneur, CMO et globe-trotteur, Julien Fernandez a créé Pavillon Rouge Agency et Womenability, un projet partenaire de l’ONU Femmes rendant nos villes plus inclusives. Il se lance aujourd’hui dans une aventure ambitieuse : créer une entreprise en 30 jours et raconter son expérience sur Maddyness. Suivez-le chaque semaine dans son live entrepreneurial.

J’écris à plus de 10 000 mètres d’altitude, ayant juste embarqué pour Budapest afin d’y réaliser un hackathon « homemade ». Avant de vous dire comment j’en suis arrivé là, revenons sur la semaine dernière. 

Je dois avouer qu’elle n’a pas été facile, et j’ai songé à arrêter plusieurs fois. Je suis passé par le traditionnel yoyo émotionnel de l’entrepreneuriat. Pour rappel, nous nous étions arrêtés au product-market fit.

Quelques chiffres et un fit de "pré-validé" 

En  trois jours, 405 personnes sont venues sur la landing page, dont la moitié grâce aux campagnes Facebook que j’ai configurées. Je vais me concentrer sur ces gens-là pour déterminer si il y a un « fit » , car je pars du principe que vous avez un biais affectif avec le projet et que vous cliquerez un peu trop facilement sur le call to action « je découvre ».

Les taux de conversions sont très élevés, aux alentours de 49% pour ceux provenant de Facebook et plus de 65% pour ceux qui viennent depuis Maddyness. Pour vous donner une idée, un taux de conversion plutôt bon se situe aux alentours de 20-25%. Il y a un très fort intérêt pour le service, ce qui n’est guère surprenant : on veut tous payer moins cher nos billets de trains. 

Ca se complique un peu suite à l’analyse du questionnaire, où « seuls » 60% des 53 répondants seraient prêts à réserver via Tykal. En cause ? L’incertitude du départ. Une des clés du succès passera par un moyen de la combattre. 

Les doutes sur le produit 

Plus je réfléchis et plus je réalise que cela va être compliqué de construire une startup reposant sur un « hack ». Je ne maitrise pas toutes les composantes du modèle et je me doute bien que la SNCF y a réfléchi avant moi et pourrait sortir l’équivalent de ticketUp assez rapidement. Néanmoins, l’interface et l’expérience produit de ticketUp n’est vraiment pas géniale, et je pense que l’on pourrait faire beaucoup mieux. 

De plus les contraintes légales pourraient poser souci, notamment pour du fund raising, et la DGCRF pourrait ne pas aider. L’erreur qui me fait vraiment peur serait de passer du temps sur une mauvaise idée.

Remobilisation, encouragements et rencontres 

Comme souvent lorsqu’on doute, il faut demander conseil pour ensuite pouvoir trancher.  Je me rapproche de ceux qui sont passés par le même chemin que moi : d’autres entrepreneurs. Les retours sont très positifs, et je reçois de précieux conseils. De plus, l’idée fait tout sauf consensus, ce qui est bon signe. Certains adorent et d’autres détestent. La pire chose serait de réaliser un produit que tout le monde ignore.

C’est à ce moment-là que Serge entre en contact avec moi. Il est avocat et après une conversation de quelques minutes je suis rassuré sur l’aspect "légal" de la démarche. J’épluche les CGV des voyages de groupe et rien ne parait bloquant. En passant par Mangopay, une plateforme de paiement, ça sera même un jeu d’enfant… on se voit la semaine prochaine pour en discuter. 

Il reste un autre problème : je suis seul dans cette aventure et mes compétences techniques restent limitées. Pour aller plus loin et construire un MVP il faudrait que je travaille avec des « dev ». 

Carla et Nicolas m’ont également contacté à ce moment-là. Ils sont tous les deux digital nomades depuis Budapest, Carla est designeuse et Nicolas développeur full stack. Une conversation Skype plus tard et l’idée est lancée. Faire le hackathon avec eux à Budapest, mardi et mercredi.  

Next steps : MVP et fin du sprint

A l’heure où vous lirez ces quelques lignes, nous en serons à la moitié du hackathon et j’espère que celui-ci aura bien avancé. L’objectif est de créer une plateforme fonctionnelle, avec les caractéristiques de base permettant de tester réellement le produit. Notre démarche sera la suivante :  

  • Formaliser l’objectif de notre hackathon en une phrase 
  • Déterminer ce qu’on veut construire et ce qu’il est réaliste de faire en 48h
  • Réfléchir à l’incertitude du départ des trains
  • Faire un schéma « user »  de notre MVP
  • Choix technique
  • Programme

En fonction de la réussite ou non de ce MVP, nous déciderons de la suite à donner à ce projet, qui se clôture la semaine prochaine. Plusieurs pistes se dessinent déjà, mais je vous en dirai plus dans quelques jours. 

Épisode 1 : Mon défi ? Créer un MVP en 30 jours

Épisode 2 : Un mois pour monter une plateforme communautaire de réservation de billets de trains