"La « Start-up nation » France a besoin du Crédit Mutuel Arkéa pour s’imposer au niveau mondial !". Alors que le divorce est en cours entre Crédit Mutuel et sa fédération bretonne Arkéa, une vingtaine d’entrepreneurs et d’investisseurs de la French Tech expliquent ce qu’ils doivent à Arkéa et pourquoi ce groupe est irremplaçable au sein de l’écosystème.

Entrepreneurs ou investisseurs, nous suivons avec étonnement, parfois inquiétude et souvent désarroi, le conflit entre Arkéa et la Confédération Nationale du Crédit Mutuel. Notre volonté n’est pas de nous immiscer dans un débat bancaire, politique ou réglementaire sur le bien-fondé des démarches d’indépendance d’Arkéa. En revanche, nous souhaitons expliquer à toutes les parties prenantes ce que cet acteur bancaire nous a apporté, et pourquoi son développement est vital pour notre écosystème. Ces « paroles d’entrepreneurs » apporteront un éclairage nouveau sur ce dossier.

Arkéa, c’est d’abord un financeur essentiel de la French Tech. Actionnaire de nos plus belles start-ups dans les services financiers, dont Younited Credit, Leetchi, Linxo, Fluo, Grisbee, Yomoni, Pumpkin ou MaSuccession.Fr, Arkéa représente 28 % des montants investis dans les Fintechs françaises en 2017, avec un montant multiplié par … 25 depuis 2012 ! Arkéa dédie aussi 17 % de ses fonds propres au capital-investissement français (alors que ce ratio ne dépasse pas 5 % chez ses principaux concurrents). Le groupe est ainsi l’un des grands souscripteurs des fonds technologiques de Blackfin, Daphni, Isai (qui eux-mêmes sont devenus les financeurs de sociétés comme BlaBlaCar). En tant qu’entrepreneurs, nous pouvons affirmer que la façon dont Arkéa déploie ce capital est unique et exemplaire : audacieux, prêt à prendre des risques en investissant très tôt, jamais dans une position de suiveur mais assumant le rôle d’initiateur, d’investisseur patient avec une vision de long terme, sans volonté hégémonique de prise de contrôle du capital, laissant les entreprises accélérer leur croissance sous son aile bienveillante.

Arkéa, c’est aussi la banque des entrepreneurs, pour les entrepreneurs. La culture d’entreprise de ce groupe est unique, et nous constatons que ses équipes dirigeantes ont le même ADN que celui de nos entreprises en hyper-croissance. La rapidité d’abord : le groupe Arkéa est capable de mobiliser ses instances dirigeantes dans un délai record, que cela soit pour une prise de participation, pour accompagner une de ses participations dans une acquisition, pour répondre aux demandes des autorités de tutelle. Sous quelques heures, nous obtenons une réponse à nos demandes adressées par simple e-mail à son Directeur général ou à son Président.

Autre valeur partagée : l’audace. Les équipes d’Arkéa sont prêtes à miser tôt sur des équipes et des projets disruptifs ; elles sont aussi capables de défendre fermement auprès des régulateurs bancaires certains projets novateurs qu’elles soutiennent, et s’exposent ainsi réellement à leurs autorités de tutelle, avec courage. Il est absolument évident que la volonté d’indépendance d’Arkéa est le corollaire de cette culture entrepreneuriale ; et que cette dernière ne survivrait pas à une centralisation forcée.

Tour Eiffel

Enfin, plus stratégiquement pour la France, nous pouvons dire « de l’intérieur » que l’action d’Arkéa contribue de façon décisive à créer une ligne de défense au sein des banques françaises, pour se préparer à l’assaut des GAFA et autres BATX. Ces géants de l’internet s’attaquent actuellement de façon agressive aux services financiers : aux Etats-Unis, Amazon a réalisé 2 Mds$ de prêts aux PME ; en Chine, Alibaba via son bras armé Ant Financial a séduit 330 millions de clients pour les produits de gestion du patrimoine, et près de 100 millions pour le service de crédit. Ce ne sont donc pas tant les Fintechs qui menacent les banques, que les GAFA américains et les BATX asiatiques.

C’est la vigueur de l’écosystème Fintech
et de l’écosystème Tech en général
qui permettra aux banques françaises
de mieux se préparer à l’assaut des Gafa et des Batx

Or, c’est la vigueur de l’écosystème Fintech, et de l’écosystème Tech en général, qui permettra aux banques françaises de mieux se préparer à l’assaut de ces derniers. Grâce à des partenariats commerciaux, des coopérations technologiques ou des acquisitions, nos Fintechs permettent aux groupes bancaires traditionnels d’accélérer leur transformation digitale, tout en stimulant leurs capacités d’innovation par une concurrence nouvelle, et en leur fournissant des compétences technologiques que les banques historiques ne peuvent développer en interne. En synthèse, l’ensemble du secteur bancaire français sera d’autant plus résistant aux assauts des géants de l’internet que l’écosystème Fintech sera dynamique ; et pour assurer et amplifier son dynamisme, le groupe Arkéa est incontournable.

De nombreux faits démontrent le succès du groupe Arkéa, et son emprise économique dans les territoires : 7e banque française par la taille de bilan, employeur de 9 500 personnes, soit une croissance de 1 700 emplois depuis 10 ans, le groupe se caractérise par une santé financière qui paraît insolente dans un secteur toujours convalescent. Il faut enfin noter que l’accompagnement d’Arkéa dans des sociétés comme les nôtres ne se traduit pas par une prise de risque excessive : ainsi son ratio CET 1 FL à fin juin 2017 était de 17 %, le plus élevé des 7 plus grandes banques françaises par la taille de bilan.

Mais, au-delà de ces éléments factuels incontestables, il nous paraît à nous, fondateurs de certaines des plus belles start-ups françaises et dirigeants des fonds d’investissement technologique les plus dynamiques du pays, que l’essentiel n’est pas dans ces chiffres. L’essentiel est que ce groupe connaît et comprend les entrepreneurs, et les soutient de façon décisive.

Aux dirigeants et aux collaborateurs du groupe Arkéa, pour tout ce qu’ils nous ont apporté, pour les milliers d’emplois qu’ils nous ont déjà permis de créer dans nos propres entreprises, et pour l’esprit d’entreprendre qu’ils nous permettent de promouvoir en France et dans le Monde : nous disons "Merci. Et continuez à autant apporter à la French Tech !".

Signataires :
Charles Egly et Geoffroy Guigou, Co-fondateurs de Younited Credit

Donald Bryden, Président du Conseil de surveillance de Younited Credit

Hugues Le Bret, Co-fondateur de Compte-Nickel

Thomas de Bourayne, CEO de Credit.fr

Jehan de Castet, Président-Fondateur de Fluo

Maxime Camus et Adrien Dauchez, Directeur général et Directeur technique de Grisbee

Céline Lazorthes, Fondatrice et CEO de Leetchi et de Mangopay

Alix Poulet, COO de Leetchi

Romain Mazeries, General Manager de Mangopay

Bruno Van Haetsdaele, Président de Linxo

Olivier Noël, Fondateur de MaSuccession.fr 

Constantin Wolfrom et Hugo Sallé de Chou, Co-fondateurs de Pumpkin

Michaël Diguet, Président de Yelloan

Sébastien d'Ornano, Président Exécutif de Yomoni

Jean-David Chamboredon, Co-Président de France Digitale

Marie Ekeland, Co-fondatrice de Daphni

Christophe Raynaud, Directeur Général de ISAI Gestion

Christian Gueugnier et Didier le Ménestrel, Président et Directeur général de Weber Investissements

Olivier Mathiot, CEO de PriceMinister, Vice-Président de France Digitale

Catherine Barba, fondatrice du PEPS Lab et du Women in Innovation Forum NY