Décryptage par Fabien Levy
6 février 2019
6 février 2019
Temps de lecture : 3 minutes
3 min
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Les idées reçues poussent quatre entrepreneurs potentiels sur dix à renoncer à leur projet

Si la peur de l'échec bride de nombreux aspirants entrepreneurs, plusieurs idées reçues, comme la nécessité de disposer d'un pécule de départ conséquent ou d'un solide réseau, les découragent totalement.
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Les idées reçues mènent la vie dure aux entrepreneurs en devenir ! Si les Français se montrent en effet intéressés par l'entrepreneuriat, nombreux sont ceux à renoncer à leur projet en raison de clichés sur le secteur qui perdurent. Une étude réalisée par l'Adie note ainsi que 40% des entrepreneurs potentiels son affectés par les idées reçues au point de les dissuader de se lancer. La startup nation a du plomb dans l'aile !

Alors, crainte passagère ou terreur justifiée ? Trois clichés freinent principalement les wannabe entrepreneurs : les complexités administratives (43% des réponses), les besoins financiers (32%) et la nécessité de bénéficier d'un réseau (23%). "Ces résultats illustrent bien le décalage entre perception et réalité, note Frédéric Lavenir, président de l'Adie. Il reste du chemin à parcourir pour changer profondément ces perceptions négatives, facteurs de renoncement."

Car ces trois idées ne sont plus si vraies aujourd'hui. Les mesures de simplification successives ont considérablement réduit le temps et les démarches nécessaires pour lancer son entreprise et de plus en plus de structures d'accompagnement aident les entrepreneurs à naviguer dans le labyrinthe de l'administration après la création. Et de nombreux moyens existent également, des incubateurs aux fonds spécialisés en passant par les prêts d'honneur de bpifrance ou les indemnités chômage, pour financer les premiers mois d'existence de son entreprise. Autant d'appréhensions qui peuvent être surmontées... mais qui dénotent un manque flagrant d'information des entrepreneurs potentiels.

S'imaginer entrepreneur... un cap difficile à franchir

En revanche, le sujet du réseau fait écho à une autre idée reçue, autrement plus insidieuse et plus difficile à surmonter : plus d'un aspirant entrepreneur sur deux estime que les jeunes ou les seniors ne seront pas pris au sérieux s'ils lancent leur projet (respectivement 54% et 53% des réponses). Il est ainsi particulièrement difficile pour les jeunes, les femmes, les seniors ou les personnes de couleur de s'imaginer en entrepreneurs, bercés par le portrait robot d'un entrepreneur dans la force de l'âge, blanc et issu d'un milieu aisé.

Autre obstacle crucial à surmonter pour concrétiser l'envie d'entreprendre : la peur de l'échec. Deux tiers des entrepreneurs en devenir disent ainsi redouter l'échec, alors même que 71% sont conscients que les entrepreneurs connaissent plusieurs échecs avant de trouver un projet porteur.

Ils sont ainsi bridés par le regard que la société porte sur l'échec, davantage que par une méconnaissance de l'écosystème qui les bercerait d'illusions. Il s'agit donc pour les pouvoirs publics comme les acteurs de l'écosystème de travailler à changer ces idées reçues et lever les freins à l'entrepreneuriat pour exploiter au maximum la réserve de talents de l'Hexagone.