Du 5 au 7  juin prochain, le Web2day soufflera sa onzième bougie. Organisé par l’association La Cantine numérique, le festival nantais du monde de la tech mettra cette année l’accent sur le recrutement et les ressources humaines. Un espace de 150 m2, construit en partenariat avec l’agence d’attractivité Nantes-Saint-Nazaire Développement, sera, pour la première fois, dédié à ces problématiques. " À Nantes, et en France de manière générale, nous avons la chance d’avoir un environnement numérique qui fonctionne bien, mais qui est limité dans son évolution par les difficultés qu’ont les entreprises de la tech à accéder aux talents ", regrette Adrien Poggetti, CEO de La Cantine. Un bilan confirmé par Benjamin Casseron, du cabinet de recrutement Externatic, implanté à Nantes et Bordeaux : " C’est dû à la croissance du marché. L’offre est supérieure à la demande, de plus en plus de sociétés s’implantent et grossissent à Nantes et, en parallèle, le nombre de diplômés ne croît pas suffisamment. "

 Suite à ce constat et dans l’idée d’aider ses partenaires à répondre à leurs objectifs de recrutement, le festival a décidé cette année de sanctuariser un espace où seront réunies les structures en recherche de talents. " On a voulu sortir du schéma du stand ‘classique’, explique Adrien Poggetti. On souhaite évidemment faciliter les rencontres physiques, mais nous voulons aussi apporter du contenu dans le but d’offrir une vision globale de l’écosystème nantais ". Ainsi, Oui.sncf, partenaire de l'événement, le prépare " depuis plusieurs semaines " et a prévu qu’une équipe mixte RH/tech soit présente pour répondre à toutes les questions.

" Une animation autour de la réalité virtuelle " est également organisée dévoile Lucie Imbert, Talent Acquisition Lead chez Oui.sncf qui souhaite recruter cette année " plus d’une cinquantaine de talents tech sur Nantes " et qui voit dans " sa présence sur l’espace talents du Web2day une opportunité de rencontrer dans un cadre original de futurs candidats. " Cet " espace talents " a d’ailleurs été co-construit par l’ensemble des partenaires du festival. Oui.sncf donc, mais également Accenture, Capgemini, le groupe La Poste, ASI, GFI, I-BP et Devoteam. " Pour renseigner les candidats sur le bassin d’emploi nantais, il est nécessaire que les acteurs de l’écosystème soient présents ensemble. Chacun viendra avec des animations, des conférences. Ils ne seront pas là pour seulement ‘chasser’, mais aussi pour montrer que notre métropole a des choses à offrir, qu’il existe des opportunités en dehors de Paris ", confie le directeur de La Cantine, qui explique avoir volontairement mis en place une politique tarifaire accessible (39 euros les trois jours) pour attirer un maximum de demandeurs d’emploi et d’étudiants.

La volonté de montrer qu’il peut exister une vie professionnelle en dehors de la capitale commence d’ailleurs à porter ses fruits. " Les candidats qui ne viennent pas de Nantes ou de la région représentent 20 à 25 % de notre vivier ", comptabilise Benjamin Casseron. Des chiffres confirmés par la hausse démographique de la zone : chaque année la ville compte environ 5000 habitants de plus et 10000 pour la métropole, dont beaucoup de cadres en fin de trentaine, souvent avec des enfants, qui sont à la recherche d’un cadre de vie agréable, explique Adrien Poggetti.

Des candidats exigeants qu’il convient de séduire

L’écosystème nantais est donc très dynamique. Pourtant de nombreuses offres d’emplois ne sont pas pourvues, surtout pour des postes de développeurs et de cadres expérimentés. " Sur notre seule plateforme (NDLR : spécialisée en informatique), nous avons en ce moment plus de 300 postes ouverts. Tous secteurs confondus, on doit aisément dépasser les 1000 ", compte le spécialiste en recrutement.

Dès lors, quels sont les freins qui empêchent les entreprises nantaises de recruter ? " Les candidats sont de plus en plus exigeants, constate Benjamin Casseron, ils recherchent une localisation séduisante, un type de management bien précis (qui laisse de l’autonomie aux équipes, qui met en avant l’écoute et la prise en considération des collaborateurs) et ils sont très exigeants sur leur employabilité future. Ils recherchent aussi du sens, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir travailler dans des entreprises ‘à impact’. " Mais, plus encore que cela, Nantes souffre de l’attractivité salariale de Paris, où les salaires sont de 15 à 20 % supérieurs.

Nantes, ou l'attractivité d’un écosystème riche

Qu’à cela ne tienne, pensent toutefois les acteurs de la métropole de l’Ouest de la France, Nantes a aussi de sérieux arguments. " Les avantages de Nantes restent la qualité de vie qu’elle propose et la diversité des secteurs économiques que l’on y trouve ", énumère le recruteur du cabinet Externatic. La ville est en effet célèbre pour son écosystème très réactif. " C’est là-dessus que l’on joue pour attirer des talents, explique Adrien Poggetti, on met en avant le dynamisme de notre ville. Il y a de nombreuses opportunités, si cela ne se passe pas bien dans une entreprise, il y a toujours la possibilité d’évoluer dans une autre et les conjoints pourront eux aussi trouver un emploi qui leur correspond. "

Au-delà des talents, le festival, qui après avoir rassemblé 7000 visiteurs l’an passé vise cette année les 8000, cherche également à attirer des entreprises. " Ces dernières années, le Web2day a permis d'en décider certaines à s’implanter sur Nantes ", assure son organisateur qui cite Veepee (ex Vente-Privée) et Faguo à valeur d’exemple. Chaque année plus d’une centaine de petites ou grandes structures, dont la moitié sont positionnées sur le secteur numérique, viennent s’implanter dans la métropole, avec l’aide de Nantes Saint-Nazaire Développement. " Notre volonté la plus forte est que nos entreprises continuent à se développer et à créer de l’emploi ", conclut Adrien Poggetti.

Maddyness, partenaire média de Nantes Saint-Nazaire Développement