La Commission nationale informatique et libertés (Cnil) a défendu vendredi le développement de l’utilisation de la reconnaissance faciale par les pouvoirs publics, tout en traçant des « lignes rouges » claires à ne pas franchir, notamment en matière de respect de la vie privée des citoyens. « Tout n’est pas et ne sera pas permis en matière de reconnaissance faciale« , résume un rapport de la Cnil qui souligne le « potentiel de surveillance inédit pouvant mettre en cause des choix de société« .
Si le gendarme français des données personnelles ne s’oppose sur le principe à aucune forme d’utilisation de la reconnaissance faciale, il préconise plusieurs exigences pour en encadrer l’expérimentation. D’abord, « dessiner des frontières » et ce avant tout usage, même expérimental, afin de définir le champ de ce qui est « souhaitable » politiquement et socialement et de ce qui est « possible » technologiquement et financièrement. La Cnil rappelle par exemple qu’elle reconnaît la légitimité de certaines pratiques comme le contrôle de l’accès au carnaval de Nice, sur un échantillon de volontaires. À l’inverse, elle indique qu’elle s’est opposée à son usage pour l’accès à des établissements scolaires, à Nice et Marseille.
Des limites dès l’expérimentation
La Cnil préconise également de donner une attention toute particulière au respect des données personnelles qui pourraient être utilisées via la reconnaissance faciale. Elle met en avant quelques points cardinaux à respecter sur le sujet: le « consentement » des personnes ciblées, le « contrôle » des données par les individus, la « transparence« , le « droit de retrait du dispositif et d’accès aux informations » et enfin la « sécurité » des données biométriques. « Les expérimentations ne sauraient éthiquement avoir pour objet ou pour effet d’accoutumer les personnes à des techniques de surveillance intrusive« , martèle l’institution.