Dans quelques semaines, une étape de plus pourrait être franchie pour les coursiers à vélo, ces travailleurs indépendants qui livrent vos repas commandés sur les plateformes en ligne Uber Eats, Deliveroo, Frichti ou Just Eat. Jean-Yves Frouin, ancien président de la chambre sociale de la Cour de cassation, doit rendre au mois d’octobre les conclusions de la mission que lui a confiée le gouvernement « afin de définir les différents scénarios envisageables pour construire un cadre permettant la représentation des travailleurs des plateformes numériques« , comme le rappelle le journal Sud Ouest. Pour l’instant, l’État a refusé de créer un statut particulier. Pourtant, depuis deux ans, les voix s’élèvent contre les conditions de travail douteuses cachées derrière le service rendu ou le travail illégal de mineurs.
Les livreurs ont peu de droits. Ils ont manifesté et commencé à se regrouper en collectif pour tenter de faire changer les règles. Ils s’accrochent notamment à la décision de la Cour de cassation en mars de confirmer , la « requalification (…) en contrat de travail » du lien unissant l’entreprise Uber et un chauffeur. Mais d’autres n’ont pas attendu ces décisions de justice pour s’émanciper des plateformes et de leurs rémunérations soumises aux calculs des algorithmes. C’est le cas à Bordeaux où trois amis ont imaginé un autre modèle de livraison, relate Le Figaro. La coopérative baptisée « Les coursiers bordelais » emploie cinq personnes en CDI. Elle ne propose pas que de la livraison de repas : c’est un service de livraison de plis, de colis, de matériel médical ou de fleurs, pour les professionnels mais aussi pour les particuliers.