Actus#RH
Temps de lecture : 01'57''
2 février 2021
Photo by Yasmina H on Unsplash

Covid-19 : les entreprises sous pression avec l’érosion du télétravail

Le gouvernement appelle employeurs et salariés à se "remobiliser" pour renforcer le télétravail dans les entreprises, alors qu'une étude montre une certaine "érosion" du travail à domicile.

Le gouvernement ne s’en sort pas avec le télétravail. On attendait qu’il devienne temporairement obligatoire. Il n’en est rien. Imposé, encouragé, conseillé, le recours à cette pratique, qui est un instrument comme un autre pour limiter la circulation du virus, aurait fortement ralenti. Il y a une forme d' »érosion du télétravail » contre laquelle « il faut absolument se remobiliser« , a déclaré mardi la ministre du Travail Élisabeth Borne, en marge d’un déplacement à Béthune (Pas-de-Calais). Les services du ministère vont se mobiliser pour « conseiller les entreprises » et « le cas échéant sanctionner » , a-t-elle précisé. La ministre a également appelé au « dialogue social » dans les entreprises, ce qui permettra de tenir « compte des difficultés que certains salariés
peuvent rencontrer. »

Élisabeth Borne avait déjà lancé cet appel à la mobilisation lundi soir, au cours d’une visioconférence hebdomadaire avec les partenaires sociaux. Une étude réalisée par Harris Interactive pour le ministère montre une érosion du télétravail à 100%, souligne le ministère. Selon cette enquête, parmi les actifs pouvant télétravailler facilement, 36% n’ont pas télétravaillé la semaine du 18 au 24 janvier, contre 30% la semaine du 2 au 8 novembre. Et la part de ceux télétravaillant à 100% est passé de 45% en novembre à 30% en janvier.

Le Premier ministre Jean Castex avait affirmé vendredi que « dans toutes les entreprises où c’est possible, le recours au télétravail sera(it) renforcé« . Mais le ministère du Travail avait d’emblée précisé que la règle sur le télétravail restait inchangée dans le protocole sanitaire régissant la vie dans les entreprises mis à jour vendredi. Celui-ci prévoit que le télétravail soit « la règle pour l’ensemble des activités qui le permettent » avec, pour les « salariés en télétravail à 100%, un retour en présentiel (…) possible un jour par semaine au maximum lorsqu’ils en expriment le besoin« .
La ministre, qui a échangé lundi en visioconférence avec les Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), les a appelées à la vigilance, invitant les inspecteurs du travail à sanctionner les entreprises « si on se rend compte
qu’il y a des dérives« .

Au cours de la réunion de lundi, les syndicats ont appelé à l’ouverture rapide dans les entreprises de négociations sur le sujet. « La meilleure façon d’y arriver c’est le dialogue social. Il faut une convocation rapide des CSE » (comités sociaux et économiques), a déclaré à l’AFP Cyril Chabanier, président de la CFTC.