Le secteur de la maintenance d’ascenseurs n’est pas le plus sexy de prime abord. Mais derrière ce métier ultra technique se cache un marché très juteux. Quand il tombe dedans, Benoît Dupont, CEO et co-fondateur avec Jade Francine et Tristan Foureur de WeMaintain, découvre « qu’il pèse 35 milliards de dollars, et fait plus de profit que LVMH. » De quoi donner envie de s’y pencher plus en détail. Détenus par une poignée d’acteurs pendant de nombreuses années, la startup à su s’y faire une place. Parmi ses 170 clients, elle compte des sociétés comme Foncia, Axa Investment Manager ou Allianz Real Estate. Bien installée dans ce premier segment de la maintenance d’ascenseurs, elle compte maintenant s’attaquer à celle des systèmes de sécurité incendie avec Shokly dont elle vient de faire l’acquisition.
L’IoT et la data comme différence
À son lancement en 2017, l’offre de valeur de WeMaintain reposait sur la mise en relation entre des ascensoristes indépendants triés sur le volet – avec dix ans d’expérience et un passage dans au moins deux entreprises – et des foncières ou des syndics. La startup essayait de répondre aux trois principaux points de tension du secteur : manque de transparence, de réactivité et de qualité. L’année passée, elle est montée d’un cran en y ajoutant une nouvelle couche de données.
Elle a, en effet, commencé à déployer des capteurs sur le toit des ascenseurs afin de récupérer davantage de données. « Contrairement à ce que certains opérateurs proposent, notre solution est interopérable et utilisable sur n’importe quel type d’appareils. Si vous avez trente type d’ascenseurs sur tout votre parc, vous pouvez utiliser une seule solution et avoir une uniformisation des données » , résume Benoît Dupont. Ces data, adossées à celle recueillies par le technicien sur place, permettent d’obtenir « un datalake utilisable ensuite pour améliorer la maintenance » et déterminer, par exemple, les pièces à changer en premier lieu. « Pendant le confinement, nous avons pu déterminer le taux de remplissage et l’usage des ascenseurs, ce qui nous a permis de réviser les procédures à suivre et de repousser le changement de certaines pièces » moins usées car moins utilisées, détaille le CEO.