Republication du 30 septembre 2020
Pourquoi attendre pour devenir entrepreneur·euse ? Plusieurs milliers d’étudiant·e·s se posent cette question chaque année, espérant vivre de leur passion ou éviter la case salarié au profit d’une certaine liberté. Mais si entreprendre est devenu beaucoup plus facile aujourd’hui, cette aventure nécessite néanmoins un véritable investissement que Dominique Restino, fondateur du Moovjee, compare à « un sport étude ». Pour ne pas négliger les études au profit de l’entreprise et inversement, certains dispositifs peuvent vous aider.
Avant de vous lancer, réfléchissez et tâtez le terrain
« Entreprendre quand on est étudiant, c’est pareil qu’à 25 ou 30 ans : il faut penser aux mêmes problématiques que sont le business model, l’apport financier, la stratégie de développement » , estime Dominique Restino. Ce n’est ni plus difficile, ni plus facile mais « c’est sans doute moins risqué car nous n’avons rien à perdre, tout à gagner », reconnaît Inès Weinberger, étudiante en droit et fondatrice de Greenbox. Néanmoins l’investissement en temps requis pour monter sa boîte n’est pas négligeable et il faut réussir à trouver un équilibre et un rythme de travail régulier. « Je travaillais tous les soirs en rentrant de la fac, le week-end et durant toutes les vacances scolaires” , se souvient l’entrepreneuse.
Avant de se lancer à corps perdu dans un tel projet, Alain Asquin, délégué ministériel à l’entrepreneuriat étudiant, conseille de participer à des ateliers sur l’entrepreneuriat ou des hackathons. Si l’idée est un peu plus aboutie, Dominique Restino encourage les étudiants à faire « la formation de cinq jours sur l’entrepreneuriat dispensé par la chambre de commerce qui permet d’avoir les bonnes bases pour se lancer » . Son coût s’élève à 200 euros. Une somme non négligeable pour un·e étudiant·e mais un investissement qui en vaut la peine estime le fondateur du Moovjee.
Le réseau des étudiants entrepreneurs, PEPITE, qui disposent de 33 antennes sur le territoire, possède également plus de 8000 néo-entrepreneurs susceptibles de partager des informations sur leur parcours, leurs difficultés et leur méthode de travail. Le site Kangae offre aussi un contenu riche qui peut être complété par les livres du Moovjee.
Le statut étudiant-entrepreneur facilite le développement de projet
Les différents gouvernements ont semble-t-il compris que ce vivier de futurs talents était important pour l’avenir économique du pays. Ainsi, il a créé le statut d’étudiant-entrepreneur et lancé le réseau PEPITE-France en 2014. Au cours de ces quatre premières année d’exercice, il a permis d’accompagner 16 000 étudiants et fait naître plusieurs centaines d’entreprises. « Ce statut permet aux étudiants de découvrir l’entrepreneuriat, à temps partiel, en assistant à des ateliers et des formations qui leur donnent des crédits universitaires ou, à temps plein afin de créer leur projet en parallèle de leurs études » . Dans ce dernier cas, ils bénéficient d’un aménagement de leur emploi du temps pour assister à des conférences ou des ateliers et sont également aidés par un tuteur et souvent un professeur. Les stages de fin d’année peuvent également être utilisés pour développer son projet à temps plein.