Après un mois de janvier que l'on peut qualifier de correct dans le contexte de la crise du Covid-19 (378 millions d’euros), les levées de fonds menées par les startups françaises de 10 ans ou moins marquent le pas. Selon nos calculs, elles ont réuni 241,89 millions d’euros en février 2021. Un chiffre en recul par rapport à celui observé l’année passée sur la même période (350 millions) et, même, en net recul par rapport à 2019 (450 millions). Un constat étonnant, alors que les investissements se font plus nombreux et plus lourds avec les années qui passent. Le mois de février fait donc figure d’exception et semble ne pas s’inscrire dans cette tendance, assez porteuse pour l’écosystème. Il convient toutefois de noter que le nombre total d’opérations se maintient peu ou prou d’une année à l’autre : après 58 tours de table en 2019 et 56 en 2020, 49 ont été enregistrés ce mois-ci.

Le secteur du gaming en force

Comme en janvier, les amorçages restent majoritaires concernant au moins 25 opérations. Fidèles à leur habitude, les séries A s’en sortent très bien avec 11 levées de fonds. Fait notable : un certain rééquilibrage a lieu puisque des tours plus avancés ont été recensés courant février – pas moins de 11 séries B, contre 3 le mois dernier. À noter que trois levées importantes ont été annoncées : Sorare (40 millions d’euros), Not So Dark et Libeo (20 millions chacune). Des montants qui confirment que les acteurs en place représentent, pour les investisseurs, une valeur refuge en période troublée.

Pour ce qui est de l’analyse sectorielle, les technologies liées au divertissement et aux loisirs arrivent, une fois n’est pas coutume, en tête aussi bien en valeur qu’en volume. Le secteur, porté par le gaming – les levées de Sorare, Homa Games et Powder figurent toutes trois dans le top 10 mensuel –, a réuni 69,4 millions d’euros dans le cadre de 6 opérations. Plus attendu, la FinTech chute donc d’une place ce mois-ci pour se classer deuxième – 32,4 millions en 4 tours de table. Bien plus bas, la FoodTech a collecté 20 millions d’euros grâce à la seule levée de Not So Dark. Suivent ensuite la MedTech, toujours en forme (15,75 millions en 5 opérations), et les services aux particuliers (13,55 millions en 6 opérations). À noter le coup de frein de la FinTech et de la MedTech, qui avaient respectivement réuni 96,65 et 83,3 millions d’euros en janvier. Jugés dynamiques il y a quatre semaines, les secteurs RH/management et transport/logistique s’effondrent également.

En ce qui concerne la répartition géographique, l’Île-de-France est comme à son habitude en tête du classement avec 32 opérations et 199 millions d’euros levés – dont 22 tours de table à Paris, où quelque 146,55 millions ont été amassés. Trois autres régions se démarquent tout particulièrement, en progressant sur un mois en valeur ou en volume : le Grand-Est (13,9 millions d’euros en 3 opérations), la Provence-Alpes-Côte-d’Azur (10,4 millions en 4 opérations) et l’Occitanie (5,75 millions levés dans un unique tour de table). Parmi celles qui déçoivent, du fait qu’elles sont coutumières des bonnes performances : l’Auvergne-Rhône-Alpes (2,14 millions en 2 opérations), les Hauts-de-France (1,84 millions en 2 opérations) et la Bretagne (2,45 millions en 2 opérations).