8 mars 2021
8 mars 2021
Temps de lecture : 4 minutes
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Weezevent attend l'État pour lancer un pass sanitaire pour les festivals

Depuis le premier confinement, les stades, les salles de théâtre, de spectacle et de concert et les musées restent portes closes. Pour faciliter leur réouverture, Weezevent - solution de billetterie, de contrôle des accès et de paiement sans contact - a déjà une solution de pass sanitaire à proposer au gouvernement.
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Il y a quelques semaines, le gouvernement annonçait la tenue de festivals de 5000 places assises cet été. Un concert test - proche de celui organisé à Barcelone récemment - est également à l’étude. La question au centre de ces projets est claire : réussir à mettre en place les protocoles sanitaires efficaces pour éviter la création de clusters et de foyers épidémiques à la suite de ces événements. La réponse est peut-être dans la technologie. "Nous avons commencé à travailler sur des solutions de pass sanitaires pour sécuriser l’accès aux festivals, aux stades, aux musées sur le même modèle que celui proposé dans les aéroports, dès cet été" , admet Pierre-Henri Deballon, cofondateur de Weezevent avec Sébastien Tonglet et Yann Pagès.

Grâce à sa technologie, la startup est capable d’autoriser l’émission d'un billet seulement si un justificatif - vaccin, test négatif - est envoyé. "Nous utilisons déjà cette solution pour les marathons. Les coureurs ne sont autorisés à participer que si l’organisateur reçoit et valide le certificat médical envoyé par le participant" , détaille t-il. Associé à sa solution de paiement sans contact - via smartphone, bracelet ou puce NFC -, ce concept parait idéal. 

Si la solution technique existe, un problème se pose : la protection des données personnelles et l’usage de faux. “Nous ne pouvons pas nous assurer qu’il s’agit d’un faux sauf si nous relions le certificat ou le test à une base de données comme TousAntiCovid, par exemple” , résume Pierre-Henri Deballon. 

La décision est entre les mains des gouvernements 

"Nous discutons avec les États pour avoir accès à des bases de données mais aussi avec des syndicats et des organisateurs d'événements. Chaque pays a sa propre politique” , reconnaît le CEO de Weezevent. La Suisse, par exemple, opte plutôt pour une traçabilité effective des personnes. "Chaque participant doit donner ses coordonnées, le billet est envoyé par SMS pour pouvoir contacter les personnes si un cas positif est déclaré"

Les pays d’Europe du Nord, comme le Danemark, ou le Royaume -Uni sont en avance sur le sujet. "Boris Johnson a annoncé qu’il n’y aurait plus de restrictions à partir de juin mais il faut être prudent" . En Espagne, les initiatives sont poussées par les organisateurs en accord avec les régions. 

De son côté, la France continue d'y réfléchir. "Nous n’imaginons pas une décision qui se limite aux festivals. Nous pensons que ce choix interviendra en concomitance avec un accord sur la reprise du secteur aérien et des voyages. D’ailleurs, nous préférerions nous reposer sur le passeport vaccinal en utilisant sa base de données pour vérifier les certificats envoyés par les participants" , approfondit Pierre-Henri Deballon. La responsabilité reposerait alors sur l'État et non plus sur l'organisateur de l'événement. 

Renforcer son positionnement sur le cashless

La mise en place d’un pass sanitaire et la réouverture des festivals, des salles de concert et des salons avec la solution de Weezevent serait un véritable soulagement pour la startup qui a connu une année bien difficile. L’an dernier, elle a perdu 80% de son chiffre d'affaires, qui s’élevait à 189 millions d’euros en 2019 - ventes des billets compris. Au-delà de ce pass sanitaire, Weezevent compte sur le récent rachat de son concurrent belge Playpass, spécialisé dans le paiement cashless, pour repartir de plus belle. Le cashless permet à un détenteur de billet de payer ses consommations sur simple présentation d'une carte ou d'un bracelet, comportant une puce RFID. Relié à un compte personnel, ce portefeuille électronique se recharge via son smartphone.

Le chiffre d’affaires consolidé des sociétés qui atteignait ainsi 195 millions d’euros en 2019 - dont 6 millions provenant de PayPass - s'est écroulé à 75 millions en 2020, faute d'événements. "La France est le pays le plus avancé au monde dans le cashless et représente 80 % du chiffre d'affaires de Weezevent. PlayPass est, lui, plus international, en Europe, au Brésil, au Mexique, en Afrique du Sud, à Hong-Kong" , précise Pierre-Henri Deballon à nos collègues des Echos, qui voit dans l’après-crise, la possibilité d’un grand rebond. "Aujourd'hui, nous attendons juste le go du gouvernement sur la méthode choisie."