Shift Technology passe la quatrième. La startup, qui fournit des solutions d’automatisation et d’optimisation des prise de décisions basées sur l’intelligence artificielle pour le secteur de l’assurance, annonce ce jeudi 6 mai une quatrième levée de fonds — une série D dans le jargon —de 220 millions de dollars – soit environ 183,2 millions d’euros – auprès d’Advent International, Avenir Growth, Accel, Bessemer Venture Partners, General Catalyst, Iris Capital ainsi que Bpifrance. Une somme qui doit lui permettre de « structurer » sa R&D, alors que son offre s’est élargie depuis sa fondation en 2013. Shift Technology s’est, dans un premier temps, concentrée sur la détection de fraudes. La jeune pousse entend désormais proposer un outil « à même de gérer l’ensemble de la chaîne » . Elle ambitionne aussi de poursuivre son déploiement au Royaume-Uni et aux États-Unis, forte de son récent statut de licorne : sa valorisation dépasse désormais le milliard de dollars.
2 milliards de sinistres analysés
À l’origine, la startup cherche à « faciliter le parcours d’indemnisation client » proposé par les assureurs en cas de sinistre – dégât des eaux, accident de voiture, etc. « C’est la première crainte des assurés et, à ce titre, un enjeu majeur pour nos clients » , indique à Maddyness Jérémy Jawish, président-directeur général et co-fondateur de Shift Technology. Une fois cette brique posée, au cours de ses premières années d’existence, la startup a pris le parti d’aller « au-delà de la seule fraude à la déclaration » en faisant de sa solution une aide à la décision pour les assureurs. « Nous proposons désormais l’automatisation de la clôture des dossiers de sinistres ou la détection des fraudes à la souscription » , note ainsi le dirigeant. Ces produits complémentaires, dont le lancement a été permis par la dernière levée de la startup réalisée en mars 2019 pour un montant de 53 millions d’euros, sont d’ores et déjà “en production” chez ses clients – qui sont, à date, une centaine dans quelque 25 pays.
Shift Technology dit avoir analysé « 2 milliards de sinistres » pour le compte de ces derniers depuis sa création. « Nous recevons les données que nous fournissent les assureurs, ainsi qu’un certain nombre de données publiques au sujet du requérant. Nos algorithmes lisent, entre autres, la déclaration de sinistre avant de déterminer s’il faut déposer un recours ou réaliser une vérification quant au blanchiment d’argent » , illustre Jérémy Jawish, précisant que la Banque postale a adopté sa solution pour « accélérer la gestion des sinistres chez ses clients ». Tout comme le groupe Axa, lui aussi utilisateur. Il s’agit pour cette dernière de « limiter les actions manuelles » que doivent réaliser ses collaboratrices et collaborateurs. Et pour satisfaire sa clientèle, Shift Technology mise sur son équipe de data scientists qu’elle dit être « la plus importante dans le secteur des assurances » et qui va encore se renforcer.