C’est l’un des acteurs historiques du capital-investissement en France. Otium Capital, créé dès 2009, constitue le family office de Pierre-Édouard Stérin – le fondateur du spécialiste des coffrets cadeaux Smartbox, dont il détient toujours 98 % des parts. C’est à la suite d’un investissement de 8 millions d’euros dans LaFourchette, à l’origine d’une plateforme de réservation de restaurants en ligne, en 2008 que l’homme d’affaires a souhaité mettre en place une structure visant à accompagner les entrepreneurs tant sur le plan financier que le volet opérationnel. Aujourd’hui, cette dernière dispose d’un portefeuille de sociétés fourni – comprenant des scaleups françaises telles que PayFit, Owkin, Shippeo, Tekyn ou encore Blissim. Selon Jérémie Bordier, venture partner, l’ensemble des actifs de Pierre-Édouard Stérin représente un total de « 800 millions d’euros ».
40 millions d’euros d’investissements par an
À l’origine, Otium Capital se focalise sur les amorçages. Son créneau : les startups ayant besoin d’un accompagnement personnalisé et opérationnel. Ces dernières doivent aussi faire état d’« un marché conséquent et une équipe ambitieuse ». « Nous visons surtout celles qui ont l’ambition et le potentiel d’afficher une valorisation de 300 millions d’euros à terme, explicite Jérémie Bordier, qui assure néanmoins se montrer flexible quant au niveau de maturité au moment d’investir. Certaines font parfois déjà du chiffre, d’autres pas du tout. » C’est, quelque part, le segment des startups qui primera dans le choix du family office, qui souhaite en toute logique « comprendre ce qu’on vend ». Otium Capital affirme avoir toujours été présent sur les sujets liés au retailtainment – au sein duquel on retrouve notamment l’e-commerce, le voyage, le gaming ou encore les animaux.
Ce sont, à la fois, les bénéfices dégagés par Smartbox et les plus-values issues de ses participations qui permettent à la structure de se financer. Cette manne lui permettrait de réaliser jusqu’à 40 millions d’euros d’investissements cumulés par an. « Le ticket moyen va de 200 000 à 4 millions d’euros en seed et jusqu’à 30 millions d’euros en late stage » , indique Jérémie Bordier, qui souligne aussi que le family office souhaite investir « le plus tôt possible dans le développement de l’entreprise ». Du fait d’un accompagnement axé sur l’amorçage, Otium Capital estime « parfois se rapprocher du modèle du startup studio ». « Dans la plupart des cas, nous investissons puis réinvestissons jusqu’à la série B. Nous effectuons assez peu d’opérations pour pouvoir consacrer du temps à chaque société en portefeuille, mais n’hésitons pas à nous surexposer lorsqu’un projet fonctionne » , indique le venture partner, qui souligne que la structure de Pierre-Édouard Stérin a injecté, au fil des tours, jusqu’à 30 millions d’euros dans des entreprises soutenues dès leurs débuts.