Certains espéraient qu’il soit candidat à la présidentielle, c’est raté : Benoît Hamon, ancien candidat socialiste à la présidentielle de 2017 et qui avait quitté le PS pour fonder le mouvement Génération.s a annoncé ce jeudi, dans une interview accordée au Monde, qu’il quittait la vie politique. « J’ai moins envie de participer au débat public sous la forme classique mais j’ai ressenti le besoin d’être davantage dans l’action », précise-t-il. Mais « renoncer à l’action politique, ce n’est pas renoncer à l’action ». C’est pourquoi Benoît Hamon rejoint l’ONG Singa, destinée à créer du lien entre personnes réfugiées et communautés d’accueil, notamment via l’innovation et l’entrepreneuriat, en tant que directeur général de Singa Global.
« Ma mission, c’est d’accélérer le changement d’échelle en Europe et en Amérique du Nord », explique-t-il. Le désormais ancien homme politique devra donc promouvoir les projets visant à mieux intégrer les personnes réfugiées et à valoriser leurs compétences. « L’idée est de permettre que le potentiel de chacun se dévoile et s’épanouisse. L’image que nous conservons des personnes migrantes est celle de femmes et d’hommes abîmés par l’exil. Pourtant, leur vie ne se résume pas à ce parcours. Combien de gens sous les tentes sont des trésors ? Il y a un potentiel incroyable (…). Quelqu’un qui a pris la route de l’exil, qui a repoussé les frontières, révèle toujours une résilience, une agilité, une capacité à coopérer et innover. »
« Tout le monde ne créera pas Google ou BioNtech. Mais il y a aussi les futures Marie Curie sous les tentes de la porte de la Chapelle. »
Cette accélération internationale devra aussi avoir pour but de faire bouger les lignes dans l’Hexagone, « assez en retard sur ces questions ». « À titre d’exemple, en Allemagne, 44 % des entreprises de tech sont créées par des migrants. Aux Etats-Unis, 45 % des grandes entreprises ont été créées par des immigrés ou enfants d’immigrés. 16 % des brevets sont déposés par des étrangers. »