1.000 startups, réparties dans 30 programmes, sont accueillies sur le campus de Station F à Paris. Un écosystème qui permet de définir des tendances. Ces six derniers mois, le responsable des programmes startups du campus, Marwan Elfitesse, a identifié quatre secteurs émergents.

L'incontournable Web3

Le premier : le Web3, qui désigne le web décentralisé utilisant la blockchain. Dans cette catégorie, une dizaine d’entreprises ayant moins d’un an d’existence se sont lancées dans la création d’outils à destination des créateurs de contenus, notamment : " Nous pouvons par exemple citer Yumon, qui propose aux influenceurs et aux youtubeurs de les aider à trouver de nouvelles sources de revenus ", précise Marwan Elfitesse. Superfans est sur le même créneau et permet notamment aux artistes et influenceurs de gérer leur communauté ou de récompenser leurs fans. " Certaines startups développent également des outils de gestion de la relation clients, comme Qwestive. Et la cryptomonnaie reste un sujet, même si les cours sont en baisse. Bitstack, qui rend plus facile son accès en automatisant l’épargne, a notamment levé un million d’euros récemment ", poursuit le responsable des programmes startups.

Recrutement et Protech

Station F perçoit une seconde tendance liée au futur du travail. " Depuis la crise sanitaire, on voit la création de nombreuses startups qui facilitent notamment le recrutement de talents ", précise Marwan Elfitesse. Dans un contexte de quasi plein emploi, de difficultés de recrutement et de grande démission, les outils pour aider les employeurs se multiplient. La société Kiwi Flip permet par exemple d’encourager la cooptation dans la tech. L’entreprise Refty propose, quant à elle, des job dating virtuels. " On voit aussi émerger des plateformes, comme Bloomin, permettant de connaître le ressenti des salariés et de mesurer le bien-être en entreprise ". Car l’enjeu pour les entreprises est également de fidéliser leurs salariés.

L’émergence d’outils permettant de faciliter l’accès à la propriété est l’autre grande tendance de ces six derniers mois. " Acqer aide par exemple les primo-accédants en leur proposant du leasing immobilier ", explique Marwan Elfitesse. La startup Hestia, qui vient de lever 1 million d’euros, propose un modèle similaire.

L'impact et la seconde main

Enfin, le dernier secteur émergent identifié par Station F concerne les startups " à impact ". Elles sont tournées vers l’économie circulaire ou une meilleure gestion des ressources en eau. " On peut citer Campsider, une marketplace d’articles de sport de seconde main. Que ce soit dans la mode, le sport ou la mobilité, on voit beaucoup de places de marché émerger ", poursuit le responsable des programmes.

Dans un contexte de sécheresse et de manque d’eau, d’autres startups font parler d’elles. C’est le cas de Kumulus, qui " transforme l’air en eau potable ". Cette entreprise tunisienne est arrivée à Station F il y a quelques mois et fabrique 20 à 30 litres d’eau par jour grâce à un appareil qui convertit l’humidité de l’air. Extralab s’est également positionné sur ce marché en proposant des analyses de la qualité de l’eau pour les îles et les fleuves notamment. Enfin, plusieurs sociétés, comme Traace, développent des outils permettant de mesurer l’empreinte carbone des entreprises et de mettre en place des actions pour la réduire.